Le régime n’arrive toujours pas à rétablir la stabilité
Le régime syrien réussit peu à peu à reprendre le contrôle des quartiers conquis par la rébellion.
Les forces syriennes ont mené hier des opérations pour reprendre plusieurs quartiers de Damas et Alep, deuxième ville de Syrie, où des combats les opposent aux rebelles, selon des militants.
A Damas, les affrontements se concentrent dans les quartiers de Barzé (nord-est), Roukneddine (nord) et Mazzé, (ouest), selon ces militants. Une explosion a été entendue dans Mazzé, et de la fumée s’élevait de ce quartier, ont indiqué des habitants. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), « des troupes appuyées par des chars ont lancé un assaut contre Barzé (…) et deux hélicoptères le bombardent » . Les troupes régulières, qui semblent avoir repris l’initiative face aux rebelles depuis vendredi, ont en outre « nettoyé » un nouveau quartier, celui de Qaboune (est), selon l’agence officielle Sana. Un grand nombre de ´´terroristes´´ y ont été tués et d’autres arrêtés, selon elle.
La télévision publique a démenti que des quartiers de Damas soient pilonnés par les hélicoptères. Dans le centre de Damas, où la circulation était fluide, les agents de sécurité ont intensifié leur présence.
A Alep (nord), où un nouveau front a été ouvert, l’armée a lancé l’assaut pour prendre pied dans le quartier de Salaheddine, dont l’Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs et de civils ayant pris les armes, a pris le contrôle, a indiqué à l’AFP un militant joint par téléphone.
C’est dans ce contexte que le président syrien Bachar al-Assad a reçu hier le général Ali Ayoub, nouveau chef d’Etat-major de l’armée, le général Ali Ayoub, chef d’état-major. Cette assurance du régime n’empêche pas l’ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, de juger « difficile d’imaginer » que le président syrien puisse rester au pouvoir, estimant qu’il faudrait organiser son départ « d’une façon civilisée » , comme on l’a fait lors de la transition au Yémen. « Il va partir, et je crois qu’il le comprend lui-même » , déclare M.Orlov dans un entretien au journal Le Parisien.
« Contrairement à la Libye où el Guedhafi était un homme seul, en Syrie il existe un régime baasiste qui existe depuis des décennies. Avec ou sans Assad, ce régime va tenir » , estime-t-il.
L’ambassadeur, qui avait déjà évoqué la possibilité d’un départ négocié dans de précédentes interviews, réaffirme cependant aussi la position de la Russie qui a toujours estimé jusqu’ici que le sort de Bachar al-Assad ne pouvait être décidé que par le peuple syrien, sans ingérence étrangère, au contraire des Occidentaux.
« Le fait que le communiqué final de la réunion de Genève du 30 juin ait été accepté par Bachar al-Assad, qui a déjà désigné son représentant pour les futures négociations avec les opposants, montre qu’en son for intérieur, le président accepte l’idée qu’il pourrait partir » , a-t-il estimé hier. Quand aux Etats-Unis, ils ont versé 100 millions d’euros d’aide supplémentaire à la Jordanie afin d’aider leur allié à accueillir les dizaines de milliers de Syriens fuyant le conflit dans leur pays, a annoncé l’ambassadeur américain à Amman, Stuart E. Jones.
La Jordanie accueille plus de 140.000 réfugiés syriens et construit de nouveaux camps pour les héberger.
Le même jour, une réunion ministérielle de la Ligue arabe s’est tenue à Doha à l’effet d’examiner la situation en Syrie sous la présidence du Premier ministre du Qatar et ministre des Affaires étrangères, cheikh Hamad ben Jassem al-Thani.
Le comité ministériel sur la Syrie, présidé par le Qatar, regroupe l’Arabie Saoudite, le sultanat d’Oman, l’Egypte, le Soudan, l’Algérie, l’Irak et le Koweït. Dans l’attente d’une solution, les rebelles de l’Armée syrienne libre a perdu le contrôle du poste frontalier de Yarabiyah, au nord de l’Irak. Les rebelles ne contrôlent plus qu’un seul poste-frontière avec l’Irak, celui de Boukamal.
Ils ont néanmoins réussi à occuper un deuxième poste-frontière d’Al-Salama, au nord d’Alep (nord) avec la Turquie après avoir pris jeudi celui de Bab al-Hawa. C’est aussi la Turquie qu’un général syrien a traversé s’est réfugié dans la nuit de samedi à dimanche, ce qui porte à 25 le nombre de généraux syriens déserteurs accueillis sur le sol turc dans une tentative d’affaiblir et de discréditer le régime. C’est dans cette optique que le directeur l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, Rami Abdel Rahmane, a fait savoir que plus de 19.000 personnes, dont la plupart des civils, ont été tuées dans les violences qui secouent la Syrie depuis la mi-mars 2011.
Parmi les victimes figurent également, 4.861 soldats de l’armée syrienne régulière et 949 déserteurs tués dans les violences et les combats.
L’opposition syrienne accuse le régime du président Al-Assad d’avoir perpétré ces violences, alors que Damas continue d’attribuer ces troubles dans le pays à des « groupes terroristes » soutenus par des pays étrangers.
Il participe au comité du suivi de la crise
Medelci s’envole pour Doha
Le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci, prend part à Doha (Qatar), aux travaux de la réunion du comité ministériel arabe chargé du suivi de la crise syrienne, a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M.Amar Belani dans une déclaration. « Cette réunion sera suivie par celle du Conseil plénier des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe pour examiner les derniers développements liés au dossier syrien » , a précisé M.Belani.