La ligue arabe et la situation en Syrie,La mission d’observation reconduite?

La ligue arabe et la situation en Syrie,La mission d’observation reconduite?

Le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, présentant devant le Conseil de la Ligue arabe son rapport sur la Syrie

Le Comité ministériel arabe chargé du dossier syrien étudiait hier à huis clos au Caire le nouveau rapport remis par le chef des observateurs.

La Ligue arabe examinait hier l’avenir de sa mission d’observation en Syrie, qui pourrait être prolongée malgré les critiques grandissantes sur son incapacité à faire cesser les violences marquées par la brève prise d’une ville proche de Damas par des déserteurs. Le Conseil national syrien (CNS), le plus important groupe de l’opposition syrienne, a quant à lui incité la Ligue arabe à transmettre le dossier syrien au Conseil se sécurité de l’ONU, en soulignant qu’il se préparait à envoyer une mission à New York. Le Comité ministériel arabe chargé du dossier syrien étudiait hier à huis clos au Caire le nouveau rapport remis par le chef des observateurs, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, avant une réunion ministérielle plénière à partir de 16H00 GMT qui doit décider du sort de la mission. Le document, selon une source diplomatique, «fait porter aux deux parties concernées (gouvernement et opposition) la responsabilité de la poursuite des violences» dans le pays, en proie à une révolte populaire réprimée dans le sang par le régime et à des affrontements entre déserteurs et l’armée régulière. Il recommande la poursuite pendant un mois et le renforcement en personnels et en logistique de la mission, tout en estimant qu’elle n’avait pas vocation à «rester indéfiniment en Syrie», a-t-elle précisé sous couvert de l’anonymat.

Sur le terrain, des soldats déserteurs ont brièvement pris samedi soir la ville de Douma, à seulement 20 km au nord-est de la capitale syrienne, après «de violents combats avec les forces de sécurité», a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH, basé à Londres). Hier matin, «des affrontements ont eu lieu entre ces forces et des groupes de déserteurs», a ajouté l’OSDH qui parle d’une éventuelle «tentative des forces de sécurité syriennes de prendre d’assaut Douma». Aucune information de source indépendante n’était disponible sur ces combats, la presse étrangère ayant interdiction de circuler librement dans le pays. Signe que la contestation se rapproche de la capitale, des combats se déroulaient aussi entre l’armée régulière et des groupes de déserteurs à Talfita dans la province de Damas, toujours selon l’OSDH, sans que ces informations ne soient recoupées de source indépendante. Cinq personnes -deux officiers et un soldat ainsi qu’un déserteur et un civil- sont morts à Talfita, et un civil à Douma, alors qu’une septième personne a péri à Idleb (nord-ouest), a précisé le groupe. L’agence officielle Sana a parlé de deux officiers tués par un «groupe terroriste» à Douma. Les violences ont continué malgré le déploiement depuis le 26 décembre de la mission arabe et l’incapacité des observateurs à faire appliquer un accord prévoyant l’arrêt de l’effusion de sang, leur a valu de vives critiques de l’opposition au régime de Bachar Al Assad et d’ONGs arabes et internationales.