Longtemps critiquée pour ne pas avoir été en mesure de répondre aux préoccupations des peuples et Etats arabes, la Ligue arabe joue actuellement le rôle de gendarme guidé dans cette nouvelle étape que traverse les pays de la région.
Avec les événements qui secouent le monde arabe et la région maghrébine, appelée par certains analystes «printemps arabe» mais un printemps qui n’est pas à l’abri de l’ingérence étrangère et la complicité de nouvelles «puissances» qui jouent le jeu, la Ligue arabe semble retrouver un rôle et de nouvelles commandes dans cette conjoncture.
Critiquée longtemps de ne pas être en mesure de répondre aux préoccupations des peuples et Etats arabes, la Ligue arabe joue actuellement le rôle de gendarme guidé dans cette nouvelle étape que traverse les pays arabes.
Dans ce cadre, ce rôle est en train de se préciser de jour en jour avec notamment l’adoption dimanche dernier de sanctions économiques contre le régime de Bachar al Assad en vue de pousser Damas à mettre fin aux violences.
L’ annonce a été faite par le Premier ministre qatari Hamad ben Jassem al Thani à l’issue d’un Conseil extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire, donc le nouveau rôle de ce petit Emirat du Golfe dans le monde arabe se confirme au moment où l’Arabie saoudite s’éclipse alors que des pays arabes sombrent dans leurs problèmes internes et d’autres sont perdus face à l’ingérence étrangère et la crainte de la contagion du printemps arabe.
L’Algérie qui a toujours appelé à une solution arabo-arabe etait présente à l’adoption de ces sanctions économiques envers la Syrie, qui comprennent un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et des comptes bancaires du gouvernement dans les pays arabes ainsi que la suspension des liaisons aériennes entre les pays arabes et la Syrie, selon la résolution votée par la Ligue.
Il s’agit aussi de l’interdiction de voyager dans les pays arabes pour des responsables syriens dont les noms restent à déterminer. L’application de ces mesures sera prise la semaine prochaine. Et dans tout cela, l’Algérie a l’espoir que la Syrie signe enfin le protocole proposé par la Ligue arabe, à commencer par arrêter les violences.
Il est évident que personne n’accepte ce qui se passe en Syrie avec les milliers de morts ces derniers mois, selon les informations rapportées par les médias et les ONG. Mais quel rôle pour cette Ligue arabe qui a toujours été impuissante à répondre aux problèmes de la région et faire face à la pression étrangère.
L’Egyptien M. Moussa a été SG de cette Ligue durant dix ans, qui témoigne de l’impuissance de cette Ligue devant l’agression israélienne contre Ghaza. D’ailleurs, ce SG a même boudé un mini-sommet des Etats arabes tenu au Qatar auquel a pris part l’Algérie, représentée par le président Bouteflika.
Un autre exemple sur la défaillance de cette Ligue, ce qui se passe dans le monde arabe, à l’exemple des révolutions tunisienne, égyptienne pour arriver au drame libyen.
Donc, la Ligue arabe a démissionné de ses missions envers les pays arabes. Et bien avant la destruction de l’Irak sur la base d’une justification qui s’est avérée fausse : «possession d’armes de destruction massive».
En réalité, la Ligue ne dispose ni de mécanismes ni de poids dans ce monde où personne ne peut faire face aux Etats-Unis et son enfant protégé Israël implanté au cœur du monde arabe en plus de l’absence d’une vision commune du monde arabe.
Dans tout cela, l’Algérie défend ses positions et se démarque de cette Ligue, comme c’était le cas dans l’agression de Ghaza et ce qui s’est passé en Libye, notamment les opérations militaires de l’Otan et maintenant la Syrie où d’ailleurs l’Algérie a refusé de rappeler son ambassadeur.
Pour rappel, l’Algérie a déjà défendu l’introduction d’une présidence tournante de cette Ligue lors du Sommet arabe abrité par Alger en 2004. Elle ne veut pas occuper ce poste car, elle n’a pas présenté de candidature dans la dernière élection qui a fait élire aussi un égyptien mais dit toujours son mot sur l’incapacité de cette Ligue. Cependant, les commandes sont actuellement entre les mains du Qatar.
A ce propos, le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem avait déclaré que la Ligue arabe «n’est plus la tribune des Arabes car plusieurs dirigeants arabes ne détiennent plus le pouvoir de décision».
Par Nacera Chenafi