Abdallah al-Senoussi était sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la Cour pénale internationale depuis le 27 juin 2011. Il a finalement été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à l’aéroport de Nouakchott en Mauritanie. Pilier du régime déchu de Mouammar Kadhafi, il avait été le chef des renseignements militaires libyens, l’ »un des organes de répression les plus puissants et efficaces du régime« , selon la Cour pénale internationale.
Le président Nicolas Sarkozy a salué samedi l’arrestation en Mauritanie de l’ex-chef des renseignements libyens, Abdallah al-Senoussi, et indiqué qu’une demande d’extradition en France allait être formulée « dans les prochaines heures« . S’il a déjà été jugé par contumace, Abdallah al-Senoussi peut être rejugé en France, cette fois-ci en sa présence. La Libye de Kadhafi n’avait jamais admis sa responsabilité dans celui du DC10 d’UTA. En 2004, elle avait toutefois accepté d’indemniser les familles à hauteur de 170 millions de dollars.
Enquête avant son extradition
Tripoli a aussi annoncé qu’elle demanderait l’extradition d’Abdallah al-Senoussi à la Mauritanie. L’association des ‘Familles de l’Attentat du DC10 d’UTA’ estime que la France a l’avantage de « l’antériorité » sur la Cour pénale internationale (CPI) et la Libye. Les autorités mauritaniennes doivent enquêter sur l’ex-chef libyen des services de renseignements, avant d’examiner une demande d’extradition.
La Libye estime toutefois qu’elle est capable de juger Abdallah al-Senoussi. « Nos tribunaux sont très bons, particulièrement à Tripoli et nous sommes à même de le juger conformément aux normes internationales », a assuré Ali Hmida Achour, le ministre libyen de la Justice. « Nous espérons que les diplomates et les officiels parviennent à convaincre toutes les parties de la nécessité de juger Senoussi en Libye« , a affirmé le ministre libyen, ajoutant que son pays était en contact étroit avec la Mauritanie sur cette affaire.
L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International a jugé dans un communiqué samedi qu’il devrait être déféré devant la Cour pénale internationale.
L’homme de 62 ans et beau-frère de Khadafi est aussi impliqué dans l’attentat du DC10 d’UTA effectuant la liaison Brazzaville-Paris via N’Djamena en 1989 qui avait coûté la vie à 170 personnes donc 54 Français pour lequel il avait été condamné par contumace à la prison à vie en 1999. « Vingt-deux ans après l’attentat, nous n’avons jamais perdu l’espoir que les responsables de cet attentat, le plus meurtrier des attentats visant la France, soient jugés« , écrit Guillaume Denoix de Saint Marc, président de l’association des ‘Familles de l’Attentat du DC10 d’UTA’ dans un communiqué.