Il existe néanmoins une piste pour identifier peut être les fameux avions «fantômes». En effet, la chaîne de télévision locale «Libya awalan» (La Libye d’abord), proche du général Haftar, a indiqué que « l’aviation militaire a bombardé différentes positions » près de Tripoli, sans plus de précisions.
La situation se complique en Libye, au point où même des avions sont utilisés dans des opérations dont personne ne sait les objectifs, ni la provenance. Cet épisode inédit dans les annales de tous les conflits que connaît la planète, est intervenu lundi dernier où l’on a vu deux avions non identifiées, bombarder des positions de deux milices libyennes qui se battaient pour le contrôle de l’aéroport de Tripoli.
Le gouvernement provisoire qui, faut-il le constater, ne contrôle rien du tout, s’est fondu d’un communiqué pour annoncer « tout ignorer pour le moment de l’identité des deux avions (…) qui ont bombardé des positions de miliciens en conflit dans la banlieue de la capitale libyenne». Le même communiqué informe que l’état-major et les renseignements militaires ont été instruits pour procéder à des investigations afin de connaître le «propriétaire» de ces avions. En attendant, le gouvernement provisoire rend responsable les milices de toute perte humaine ou matériel dans les zones civiles aux alentours des lieux de bombardement.
Cet épisode très curieux amène à s’interroger sur les perspectives quelque peu, floues qui attendent les libyens, actuellement incapables de trouver le moindre terrain d’entente pour entrevoir un futur moins chaotique que leur présent.
Parmi ces libyens, il y a ceux qui se posent des questions sur l’avenir de leurs enfants et d’autres qui se contentent de compter les coups, dans l’espoir qu’un jour la violence cesse. Parmi ceux-là, il y a les habitants des quartiers mitoyens aux zones de combat. «Les explosions ont été clairement entendues dans les quartiers de l’Est de Tripoli», à quelque 15 km du centre-ville, a indiqué un habitant, au sujet du bombardement aérien.
Il existe néanmoins une piste pour identifier peut être les fameux avions «fantômes». En effet, la chaîne de télévision locale «Libya awalan» (La Libye d’abord), proche du général Haftar, a indiqué que «l’aviation militaire a bombardé différentes positions» près de Tripoli, sans plus de précisions. S’agit-il donc d’une opération clandestine des troupes de ce général? Il y a une forte probabilité pour que cela soit une piste sérieuse.
Il faut dire que le général Haftar s’est engagé sans mandat du gouvernement, dans une opération contre les «groupes terroristes», qui font la loi à Benghazi (Est), depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Rappelons à ce propos que l’attitude du général Haftar est motivée par un ras-le-bol de voir les milices faire la loi dans plusieurs villes du pays, notamment les deux plus importantes, Tripoli et Benghazi.
Les sorties médiatiques et sur le terrain de celui qu’on a qualifié d’homme des Américains, n’a rien changé à la situation dans le pays. Ce dernier a connu un pic de violence ces derniers mois et l’élection d’un parlement n’y a rien changé. L’action de l’instance législative s’est limitée à appeler, la semaine dernière, à une intervention étrangère pour protéger les civils.
Il faut dire que depuis l’assassinat de Kadhafi, la Libye est tellement déchirée qu’il n’en reste pas grand-chose.