Ce que disent Amr Moussa et la Ligue arabe concernant la Libye, c’est du pipeau, c’est bidon, ça ne prête pas à conséquence. Depuis quand se soucie-t-on en Arabie, en Orient et au Maghreb des droits de l’homme, de massacres de population, de démocratie et tutti quanti ? Amr Moussa de la Ligue se sucre, politiquement, sur le dos des Libyens pour arracher la magistrature suprême… égyptienne.
En attendant, les maîtres du monde, les Etats-Unis d’Amérique, n’ont pas encore indiqué le chemin à prendre ou à ne pas prendre.
En Libye, le carnage peut donc continuer, même si Amr Moussa ou Moussa Amr, c’est selon qu’il s’adresse à l’opinion publique égyptienne ou arabe, fait semblant de ne pas y porter attention. C’est l’absence de consensus au sein de la Ligue arabe concernant le dossier libyen. Le secrétaire général de la moribonde et morose «djamiâ» arabia, qui brigue la magistrature suprême en Egypte, utilise le cadre pour son ambition personnelle et point barre. Pour le reste, circulez, il n’y a rien de bien sérieux. Pourquoi donc, Amr Moussa arrime-t-il sa Ligue arabe à l’Union européenne pour la transformer en base arrière politique du dessein du Vieux Continent.
De qui se moque-t-on en prétendant que Riyad, Manama, Amman et les autres sont pour l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne pour empêcher le massacre perpétré par Gueddafi. Depuis quand se soucie-ton des vies humaines en Arabie, en Orient et au Maghreb ? Au courant de cette semaine ou au début de la semaine prochaine, se tiendra donc une réunion.
Sans doute, à Paris, pour plancher sur la Libye. Trois entités politiques seront de la partie. Union européenne, Union africaine et Ligue arabe. Au sein de l’Union européenne, il n’y a pas d’accord entre les 27 sur les mesures à prendre. Des arrangements à minima ont bien eu lieu (Bruxelles le 11/03/2011), mais pas plus. La Ligue arabe n’existe pratiquement plus.
Sur la Libye, la configuration était ainsi : plusieurs pays (Syrie, Algérie, Soudan, Yémen) étaient contre la zone d’exclusion, d’autres (Tunisie, Egypte, Bahreïn, Libye étaient en «incapacité politique» de voter), et quelques-uns, harangués par Amr Moussa ont poussé vers la résolution que souhaitait Bruxelles. Quelques minutes après, les lourds médias occidentaux annoncent, en grande pompe, que la Ligue arabe soutenait le principe d’une «no fly zone». Sans préciser que de Ligue arabe, en fait, il n’y avait point ou plus.
Le conclave qui aura lieu en Euroland entre l’Union européenne, la Ligue arabe et l’Union africaine comptera, toutefois, pour du beurre. La Ligue arabe, Moyen-Orient, pardi ! c’est un ensemble composé de dictateurs, roitelets, princes sans charme et sans honneur, présidents de républiques «gazières» et/ou pétrolières où les mots démocratie, droits de l’homme, transparence, alternance au pouvoir n’ont pas droit de cité et peuvent même envoyer droit au bagne, aux Bastilles arabes. Il est vrai qu’après le jasmin de Tunis, le rahil de Moubarak et le mauvais quart d’heure que passe Gueddafi ont desserré l’étau autour des populations arabes. Presque partout, présentement, la révolte gronde et les printemps s’annoncent.
Bahreïn, Arabie saoudite, Yémen, Maroc, Algérie, Oman, Jordanie, aucun despote, de droit divin ou fraudeur devant l’Eternel ne semble plus être à l’abri. Les Etats-Unis, le patron du monde, n’ont pas encore indiqué la direction. Amr Moussa ou Moussa Amr peut, en ce qui le concerne, se sucrer sur le dos de la Libye et utiliser le drame de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque pour diriger, un jour, le pays des pharaons.
A. M.