La LFC 2009 profite à la SNVI

La LFC 2009 profite à la SNVI

Le fait que la loi de finances complémentaire mette fin à l’importation des engins de travaux publics d’occasion, a toutes les chances de booster l’activité de la Snvi et d’autres entreprises du secteur comme l’Enmtp.

La Snvi produit déjà des camions et des bus dont la plupart sont destinés au marché national.

Netcom et les APC sont ses clients réguliers tout comme les transporteurs privés et les entreprises.

Rien qu’avec les communes, elle a signé un contrat de livraison de 1000 bus pour une valeur totale de 23 milliards de dinars.

Selon certaines sources, si elle connaît, de temps en temps, une envolée de son carnet de commandes, elle n’est pas à l’abri d’autres difficultés car elle a toujours de grandes peines pour récupérer son dû.

De nombreuses APC sont en déficit et elles ne sont pas toujours pressées d’honorer leurs engagements financiers avec la Snvi.

La deuxième remarque concernant ses marchés avec les institutions de l’Etat (APC, Netcom) est qu’ils sont effectués sans passer par des appels d’offres, ce qui est contraire à la réglementation.

Ce point a d’ailleurs soulevé l’ire des sociétés étrangères commercialisant des engins en Algérie.

Ces constats n’empêchent pas la société de viser l’excellence en misant davantage sur la qualité des ressources humaines.

C’est le sens qu’il faut attribuer à la convention signée avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique visant à former 1000 travailleurs de la société.

Les actions de redynamisation de la société passent aussi par son assainissement. C’est ce qu’a confirmé le ministre des Finances, Karim Djoudi, il y a quelques jours en expliquant les nouveautés introduites dans la loi de finances complémentaire 2009.

Les mesures d’assainissement concernent une restructuration de sa dette. La deuxième action consiste à la doter d’un fonds de roulement pour lui permettre d’activer.

Le fait que le gouvernement ait introduit le dossier de la Snvi au Conseil des participations de l’Etat confirme qu’elle a effectivement des chances de sortir de sa torpeur.

La réduction de la taille du marché fait que les capacités de production ne sont utilisées qu’à 50% environ.

D’une capacité de 10.000 unités par an, sa production n’est plus qu’à 5500 engins, toutes catégories confondues.

A l’heure actuelle, la société qui croule sous une dette de 60 milliards de dinars, tente de se diriger vers l’international en cherchant de nouvelles destinations pour ses exportations.

En 10 ans, elle a pu exporter ses produits pour une valeur globale de 82 millions de dollars.

L’Afrique lui a offert de nombreuses opportunités, comme en témoignent les deux contrats signés avec le Mali d’une valeur globale de 5 millions de dollars.

La Libye et le Soudan ainsi que d’autres pays africains et arabes comme la Syrie sont aussi sur les tablettes de l’entreprise.

Même l’Amérique du Sud n’est pas épargnée par ses investigations et recherches de nouveaux débouchés.

Toutefois, les exigences techniques et esthétiques des étrangers diffèrent de celles des Algériens et il ne suffit pas de disposer d’un produit performant pour trouver preneur.

L’entreprise semble vouloir s’attaquer à ce handicap. C’est dans ce sens qu’elle compte créer prochainement un institut supérieur des technologies dans le domaine de la mécanique.

Il est attendu que cette initiative puisse contribuer à améliorer les spécifications des véhicules sortis des chaînes de production afin d’augmenter leurs chances d’être appréciés par les utilisateurs où qu’ils soient et pas seulement en Algérie.

Le dossier de la Snvi est aussi intéressant car il constitue un véritable test quant à la volonté de l’Etat de remettre le pied dans les affaires économiques.

Cette thèse est notamment soutenue par Abdelmadjid Bouzidi, économiste, qui a longtemps exercé en tant que conseiller à la Présidence à l’époque du président Liamine Zeroual.

Le sort des entreprises publiques économiques intéresse aussi le gouvernement pour des raisons sociales.

Il n’est pas question pour l’Etat de gonfler davantage les rangs de l’armée de chômeurs au moment où le discours est plutôt axé sur la création d’emplois pour permettre aux citoyens d’accéder aux biens de consommation et aux services et de ne pas sombrer dans la pauvreté.

La qualité de vie se mesurant aussi par les chiffres sur l’emploi et les revenus.

Ahmed MESBAH