La leçon de Benghebrit à Hassan Laribi

La leçon de Benghebrit à Hassan Laribi

La ministre de l’éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit, a troué le «qamis» du député du front la justice et de la liberté (FJL) d’Abdallah Djaballah, Hassan Laribi, qui a tenté de la décréditer sur la place publique en l’accusant de vouloir réduire le volume horaire de l’éducation religieuse dans l’enseignement et la suppression pure et simple de cette épreuve dans l’examen du baccalauréat.

Cet éternel député qui fait de l’islam et de l’identité nationale un véritable fonds de commerce et met en avant sa prétendue «proximité» avec l’ancien patron du DRS, a une nouvelle fois dégainé contre sa cible privilégiée : Mme Benghebrit.

Dans un post, faussement horrifié sur sa page Facebook, ce député islamiste a lancé un SOS aux «hommes libres de la nation» contre la prétendue décision de la ministre de zapper l’éducation islamique dans l’examen du BAC. Il a promis à ses «suiveurs» des informations supplémentaires après la réponse de la ministre à sa question écrite, non sans lancer un appel à la mobilisation.

Mais la réponse de Mme Benghebrit est cinglante. Elle lui a pédagogiquement donné une leçon d’honnêteté et de…civisme. «Nous n’avons nullement l’intention de la supprimer ou de la replacer par l’éducation civique comme vous le relevez dans votre question écrite» lui assène la ministre.

Elle lui rafraichit ensuite la mémoire en lui rappelant que la loi d’orientation sur l’éducation nationale vise précisément «à renforcer le rôle de l’école comme élément de consolidation de l’identité nationale et de l’unité du peuple algérien. L’école algérienne est appelée à promouvoir les valeurs relatives à l’islam, à l’arabité et à l’amazighité, et les préserver».

Hassan Laribi a donc tout faux et doit revoir sa copie truffée de mensonges et de contre-vérités.

Flagrant délit de mensonge

La ministre rassure le député soi-disant dépité que : «l’éducation religieuse que suivent les élèves à l’école, durant les différents paliers, vise à permettre aux élèves, de manière graduelle, à avoir une compréhension saine et humaine de l’islam et ses préceptes».

Inutile de créer une fausse polémique puisque Mme Benghebrit veut juste que nos enfants s’imprègnent de la tolérance et des valeurs de partage et fraternité qu’enseignent les préceptes de l’islam et non plus des déviances résultants des interprétations radicales du texte coranique.

Il est du reste «normal», d’entendre un homme comme Laribi crier comme des vierges effarouchées face à une volonté d’ôter l’exploitation de la religion à des fins de propagande politique. Mme Benghebrit qui empêche les islamistes de tous poils de dormir depuis sa nomination, explique à Hassan Laribi que son département œuvre plutôt «à promouvoir l’islam en tant que religion, culture et civilisation».

L’objectif étant, poursuit-elle dans sa lettre, est d’assurer une «meilleure intégration sociale de l’élève, renforcer la cohésion sociale, consolider les fondements de la cellule familiale et apprendre à l’enfant la culture de la tolérance, du respect et de la coexistence sociale».

Le défi de la qualité

La ministre rassure le député que l’éducation islamique n’est pas supprimée des épreuves du BAC et que son volume horaire reste inchangé contrairement à ses épanchement sur Facebook. «Cette campagne n’est que des rumeurs infondées véhiculées par-ci et par-là (…) et qui ne va pas nous déconcentrer de notre mission essentielle qui est de veiller à assurer un enseignement de qualité à nos enfants», commente Nouria Benghebrit, qui répond ainsi du tac au tac à son accusateur.

Il est vrai qu’un enseignement de qualité, selon Hassan Laribi, ne doit pas sortir du carcan religieux et s’ouvrir sur les nouvelles technologies et les autres cultures. L’école algérienne doit être condamnée à ne produire que des individus de son acabit. Mais il est mal barré avec la ministre dont la nouvelle génération de réformes de l’école promet de booster le niveau. Et c’est ce qui fait peur à Laribi et ses amis.