«Le code est le même pour toutes les catégories de personnes au volant»
Les handicapés conducteurs sont tenus de «refaire leur permis tous les deux ans, uniquement sur le plan administratif».
La catégorie de permis de conduire «F», c’est sa spécialité. Mme Souhila Ferhati, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, pratique cette fonction depuis 2008 au niveau de la Coquette ou Annaba dans le nord-est du pays.
Etant le premier établissement de préparation de conduite de véhicules pour handicapés moteurs (catégorie F), géré et dont l’instruction est assurée par une femme sur le territoire national, cette auto-école mérite d’être citée en ces Journées nationales des handicapés et de la femme célébrées récemment en Algérie et dans le monde.
Faisant partie d’une dizaine à peine d’auto-écoles pour handicapés moteurs existant en Algérie, c’est la deuxième agence opérant dans toute la région du centre-nord de l’Algérie. Elle active parallèlement à la première exerçant à Aïn Naâdja que dirige également Mme S. Ferhati. L’autorisation d’ouverture de cette seconde enseigne n’a pu être obtenue que suite à une «dérogation spéciale» délivrée il y a deux mois par les services du ministère des Transports, a relevé Mme Ferhati..
Les autres établissements régionaux sont situés à Souk Ahras, Khenchela, Tébessa, Guelma et El Tarf. Dans ces régions du nord-est du pays, de nombreux clients, des hommes surtout, victimes de mines antipersonnel «semées» par la horde coloniale, sont venus revendiquer les services de cette auto-école en son premier siège à Annaba.
Sollicitée par beaucoup de clients handicapés vivant dans des régions lointaines, évalués à plus de «400 formés depuis plus de dix ans» par son agence de Annaba, Mme Ferhati a cité comme exemple un client de Saïda qui a vu son trajet diminuer à 450 km au lieu de plus de mille kilomètres pour se rendre jusqu’à Annaba. Aussi, a-t-elle décidé de se «rapprocher» quelque peu des éventuels clients du Centre et de l’Ouest et même du Sud, en se plaçant au centre-nord du pays au point névralgique de la capitale.
Les handicapés reçus et formés par Mme Ferhati sont âgés en moyenne de 40 ans pour les hommes et de 30 ans pour la gent féminine. En plus de celui de Saïda, cité plus haut, trois femmes résidant à Alger sont actuellement inscrites à cette auto-école.
Deux femmes qui sont de «petite taille» et deux hommes dont l’un est «unijambiste et l’autre souffrant de lenteurs neurologiques.»
Hormis les victimes de mines antipersonnel, beaucoup de ces clients «particuliers», qui se sont présentés à l’agence de Annaba, sont d’anciens conducteurs victimes d’accidents routiers handicapants, aussi, l’enseignement du code de la route n’est pas nécessaire pour eux.
Cependant, les autres reçoivent impérativement une instruction technique de conduite automobile sur des véhicules spécialement aménagés. Pour ce faire, le circuit commun pour les examens est identique à celui requis pour les gens normaux, situé à Rouiba (Alger) pour le secteur de cette auto-école, est d’ailleurs utilisé aussi bien pour les candidats normaux que pour les handicapés moteurs, précise Mme Ferhati.
Cependant, les handicapés conducteurs sont tenus de «refaire leur permis tous les deux ans, uniquement sur le plan administratif, en renouvelant notamment le certificat médical relatif à l’évolution de leur handicap», a encore informé Mme Ferhati. Le certificat médical demandé concerne notamment «la stomatologie (santé de la denture), l’état neurologique et un examen orthopédique» du concerné.
Répondant à notre journaliste quant à la vitesse limite ou autres obligations de conduite routière pour les conducteurs handicapés, elle dira que «le code est le même pour toutes les catégories de personnes au volant».
Les tarifs appliqués sont similaires pour tous les candidats, toutes catégories confondues, a-t-elle ajouté
Il y a lieu d’indiquer que cette auto-école «catégorie F», a participé activement à la Journée nationale des handicapés organisée la veille de cette célébration par la Protection civile nationale au siège de sa direction nationale de Bab Ezzouar (Alger).
