“Je la savais malade, souffrante, mais je n’imaginais pas que la camarde allait la ravir à un si bel âge (27 ans). Elle est partie sur la pointe des pieds, sans faire de bruit. Talentueuse, promise à un bel avenir, Nesrine Sellal qui vient de nous quitter restera pour moi, pour avoir eu le privilège de l’avoir encadré lors de son stage à Liberté, un exemple d’humilité, d’éducation et de courage. Je revois toujours l’image lorsqu’elle est arrivée la première fois à la salle de rédaction, intimidée par ce milieu qu’elle sublimait avant d’y atterrir.
Elle m’avouera plus tard qu’elle était impressionné la première fois qu’elle avait vu notre chroniqueur attitré Mustapha Hammouche. Depuis naîtra une solide amitié entre nous. Même après avoir intégré El Watan-week-end, elle ne s’empêchait pas de m’appeler pour un avis sur ses reportages. Comme sur celui qu’elle a réalisé à Béjaïa, une ville qui l’a fascinée d’autant qu’elle est originaire de la région (Moka, Ighil Ali). Résolue et ambitieuse, elle a touché à tout : chroniqueuse un temps à TSA, elle a aussi fait un bref passage à la radio, avant de se mettre à la photographie et au cinéma. Il y a quelques semaines, elle me parlait avec passion, les yeux pétillants, de ses projets, notamment la réalisation d’un court métrage qu’elle n’aura pas la chance de mener à terme.
Passionnée de littérature, elle a à son actif deux ou trois nouvelles qu’elle s’est empressée de m’envoyer pour lecture. Mais derrière ses sourires et sa bonhommie se cachait un être fragile qui luttait en silence contre la maladie. Souvent, lorsque je la revois, elle dissimulait difficilement quelques signes d’inquiétude liée à ses soucis de santé. Elle se savait condamnée, mais elle tentait toujours de garder le moral. “Ça ira”, me disait-elle. Repose en paix, Nesrine. Nous ne t’oublierons jamais.
K. K.