La jeunesse égyptienne tente d' »importer » la révolution tunisienne

La jeunesse égyptienne tente d' »importer » la révolution tunisienne
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Des manifestations, organisées via Internet principalement, ont eu lieu ce mardi dans tout le pays. Mot d’ordre des participants : « Moubarak dégage », pour faire écho au « Ben Ali dégage » tunisien. Quelques heurts ont eu lieu au Caire.

Comme en Algérie le week-end dernier, des milliers de manifestants hostiles au pouvoir ont défilé ce mardi en Egypte à l’initiative de mouvements d’opposition s’inspirant de la révolte tunisienne. Au Caire, ils étaient environ 15.000, notamment aux abords de bâtiments officiels du centre-ville et sous forte garde policière. Des rassemblements ont également eu lieu en province, d’Alexandrie (nord) à Assouan (sud), dans le delta du Nil ou dans la péninsule du Sinaï.

Au Caire, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour tenter de disperser les participants, en grande partie des jeunes, rassemblés sur la grande place Tahrir et ses environs, à proximité du Parlement et de nombreux ministères. Les manifestants ont lancé des slogans en faveur de réformes sociales et politiques. Certains, comme « La Tunisie est la solution », étaient directement inspirés par les événements tunisiens qui ont conduit à la chute du président Zine Ebedeine Ben Ali après 23 ans de règne. Des manifestants ont également scandé « à bas Moubarak », en référence au président égyptien Hosni Moubarak, âgé de 82 ans et en place depuis 29 ans.

Comme en Tunisie, l’initiative avait été fortement relayée sur internet à travers les réseaux sociaux. Elle a notamment reçu le soutien de l’opposant Mohamed El Baradei, ancien responsable de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Les Frères musulmans, à la forte capacité de mobilisation, et le Wafd, premier parti d’opposition laïque, ne se sont pas en revanche officiellement associés à ce mouvement.

Avant même cette manifestation, plusieurs personnes s’étaient immolées par le feu ces derniers jours, comme le jeune Tunisien Mohammed Bouazizi, dont l’acte a déclenché indirectement la révolution tunisienne.