Après une première tentative de Fella Matougui intitulée « Nahla et les Touareg », les éditions Z-link ont enrichi leur collection de mangas destinés au lectorat féminin avec un nouvel album collectif titré « Loundja » de l’auteur Amir Cheriti et de la talentueuse dessinatrice Yasmine Boubakir.
Ce manga version féminine relate le quotidien d’une lycéenne attachante, prénommée Loundja atteinte d’une « maladie » rare qui lui fait inverser les expressions de tristesse et de joie sur son visage, ce qui l’expose aux moqueries de ses camarades et l’exclut peu à peu de la vie sociale : plus Loundja est triste plus elle rit aux éclats et inversement, un état qui l’empêche de vivre sa vie d’adolescente et inquiète au plus haut point ses parents et son unique amie.
Pensionnaire d’un orphelinat, La petite Camélia devient la confidente de Loundja et l’aide à surmonter progressivement son handicap. En retour, Loundja s’avère d’un appui précieux à la jeune orpheline traumatisée.
Grâce à une solidarité sans faille et leur sens de l’entraide, les deux amies arrivent à soulager leurs peines et à sortir de l’isolement…
Par son style minutieux et son souci de l’esthétique, Yasmine Boubakir sert avec un certain art le genre « Shôjo » de manga destiné à un jeune lectorat féminin.
L’influence des mangas japonais est aussi très claire dans le style de l’auteur qui a créé des personnages dans ce genre de BD.
Reconnue pour son talent en matière d’illustration, Yasmine Boubakir était la première dessinatrice à rejoindre l’équipe de la revue spécialisée « Laabstore » en 2008 avant d’éditer son premier « Dz-Shôjo » intitulé « Une geisha, un destin ».
Rencontrée par l’APS au dernier FIBDA (Festival international de la bande dessinée d’Alger, elle ne tarit pas sur l’intérêt qu’elle porte au manga et à l’aspect visuel de la BD qu’elle « cultive », avoue-t-elle, grâce aux adaptations TV.
« Loundja » se révèle le parfait exemple d’un travail d’équipe professionnelle où chaque bédéiste s’occupe du volet qu’il maîtrise le mieux.
L’album est le fruit d’une collaboration avec Amir Cheriti qui en signe le scénario. Auteur à ses débuts de BD courtes, il a déjà réalisé un album, « Roda », paru en 2012.
S’il confirme la tendance du manga destiné au lectorat féminin à s’éloigner de la fiction pure aux profit de situations vécues, le scénario de « Loundja », élaboré en Français, son découpage évoquerait, cependant, plus un épisode de sitcom qu’une narration cinématographique, observe-t-on.