Le rituel de la répression policière. La police a empêché aujourd’hui une nouvelle marche à l’appel de la CNCD (Coordination nationale pour le changement et la démocratie ).
Des centaines de policiers ont bouclé la place du 1er mai au centre de la capitale pour empêcher les manifestants d’y accéder.
Quelques dizaines de manifestants ont réussi à se rassembler près de cette place en scandant des slogans hostiles au gouvernement et en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire « système dégage » ou encore « le peuple veut faire chuter le régime ».
Parmi les manifestants, plusieurs députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition laïque) et le président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Ali Yahia Abdennour. Le président du RCD, Said Sadi, n’était pas présent à cette manifestation, la huitième depuis la création de la CNCD.
Les protestataires, encerclés par des dizaines de policiers, se sont dispersés dans le calme près de la place du 1er mai d’ou devait s’ébranler la marche vers la place des Martyrs, à quelque trois kilomètres de là.
La CNCD, créée en janvier dans la foulée des émeutes qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés, s’est scindée en deux il y a environ un mois, une faction refusant de manifester, l’autre instituant des manifestations hebdomadaires.
Cette dernière, qui depuis le 12 février, comprend le RCD, le PLD (Parti pour la laïcité et la démocratie, non reconnu) et le MDS (Mouvement démocratique et social). Elle compte également quelques associations.
Dimanche 27 mars, la CNCD avait rendu publique une plate-forte politique à travers laquelle elle préconise la mise en place d’un conseil national de transition démocratique.
Depuis les émeutes de janvier qui ont fait 5 morts et 800 blessés, les protestations sociales et politiques se sont multipliées en Algérie. Au cours de cette vague de contestation, une trentaine de personnes ont tenté de s’immoler par le feu, dont cinq ont succombé à leurs blessures.