La Haute cour égyptienne rappelle à l’ordre Morsi,Le clash !

La Haute cour égyptienne rappelle à l’ordre Morsi,Le clash !

L’armée ne lâche pas prise en Égypte. Au lendemain de la réhabilitation du Parlement par le tout fraîchement élu président, la Haute Cour constitutionnelle rappelle à l’ordre Morsi : la décision de dissolution du Parlement ne peut être contestée.

La confrontation semble donc inévitable entre le président issu des Frères musulmans et le Conseil suprême des forces armées.



La réaction ne s’est pas fait attendre. Au lendemain de la décision de Morsi de rétablir le Parlement, dont la dissolution avait été controversée, la Haute Cour constitutionnelle fait un rappel pas des moindres : ses décisions sont définitives, ne peuvent faire l’objet d’un appel et sont contraignantes pour toutes les institutions de l’Etat. En clair, même le chef de l’Etat élu ne peut aller à l’encontre de ses décisions. En prenant la décision de rétablir le Parlement et d’entrer en confrontation directe avec l’armée, Morsi avait-il conscience de la faible marge de manœuvre dont il dispose visiblement ? Sa décision a néanmoins mis en état d’alerte le Conseil suprême des forces armées. La toute-puissante instance militaire a tenu une réunion en urgence sitôt après l’annonce de la décision de Morsi. Sous la présidence du maréchal Hussein Tantaoui, la réunion de crise devait examiner «les mesures présidentielles». Jusqu’à hier, l’armée n’avait toujours pas officiellement commenté la décision de Morsi. Le président de la République et le chef du Conseil militaire, le maréchal Tantaoui, ont assisté hier à un défilé militaire. Les deux hommes sont apparus l’air détendu, discutant assis l’un à côté de l’autre. Les observateurs et les Egyptiens retiennent cependant, leur souffle, tant la confrontation paraît inévitable. Au Caire, la tension est montée d’un cran. La police et l’armée formaient un cordon autour de l’Assemblée. Saad Al-Katatni, qui préside l’Assemblée et est issu comme le président des rangs des Frères musulmans, a convoqué une session du Parlement pour aujourd’hui dans un climat des plus tendus. L’Assemblée du peuple avait été dissoute en application d’une décision de la Haute Cour constitutionnelle la déclarant illégale. Cette cour avait invalidé les élections législatives, en raison d’un vice juridique dans la loi électorale ayant régi le scrutin. Sur la base de cette décision de justice, le Conseil supérieur des Forces armées a annoncé dans une déclaration qu’il exercerait le pouvoir législatif jusqu’à l’élection d’une nouvelle Assemblée du peuple. La même déclaration octroyait un droit de veto à ce même conseil sur tout article de la future Constitution. Les Frères musulmans avaient alors accusé les militaires d’avoir orchestré cette dissolution pour s’adjuger le pouvoir législatif, dénonçant un véritable coup d’Etat et affirmant que, pour eux, l’Assemblée du peuple restait valide et gardait le pouvoir législatif. C’est dire que l’imbroglio est de taille…

N. I.