Ils étaient près d’une quarantaine de souscripteurs à la formule LPP (logement promotionnel public) qui avaient répondu hier matin à un rassemblement devant le siège de la direction régionale de l’Entreprise nationale de la promotion immobilière d’Oran ENPI pour dénoncer encore une fois ce qu’ils estiment être une injustice à leur encontre. « Nous dénonçons aussi le coût du mètre carré qui a grimpé de façon vertigineuse sans aucune explication. Nous ne voulons pas un logement gratuit mais seulement qu’on prenne en compte la conjoncture économique actuelle », disent-ils. « Eu égard au fardeau financier né de l’emprunt qu’on doit contracter avec la banque, difficilement supportable, eu égard à la cherté de la vie, vu notre qualité de cadre moyen, on sollicite les pouvoirs publics pour : soit l’octroi d’un crédit bancaire sans intérêt, soit le règlement du prix du logement, par mensualités, pour le compte de l’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), sans intermédiation bancaire », ont-ils soulevé.
Des banderoles et des pancartes à la main, les protestataires revendiquent «le maintien du coût du mètre carré fixé à 45.000 DA». Dans une lettre adressée au directeur de l’Entreprise nationale de la promotion immobilière d’Oran, ils sollicitent, conformément à l’arrêté paru au Journal officiel N°62, de leur présenter un détail des prix des logements. Ils ajoutent que leurs « préoccupations restent inchangées à savoir : la transparence parfaite du calcul des prix des logements, le prix du mètre carré qui n’a cessé d’augmenter d’une déclaration à une autre afin d’atterrir sur presque le double du montant initialement déclaré (45.000 DA), actuellement estimé à 96.000 DA en HT avoisinant celui des promoteurs privés dans certaines régions ». Et d’ajouter : « A cet effet, nous vous prions de bien vouloir le réétudier, par localité, avec ou sans franchise ou exonération de la TVA, ainsi que la contrainte de passer par la banque à défaut de paiement cash en espèce. Cette formule gêne massivement notre unanimité et poussera la majorité des souscripteurs au désistement à défaut de règlement (ultime démarche envisagée). Une alternative de paiement selon une formule similaire à AADL est vivement souhaitée », soulignent les souscripteurs
Dans la même lettre ils ajoutent que « le délai de paiement arrêté de 15 jours (à compter de la date d’effet de la mise en demeure et la visite de l’huissier) nous paraît trop restreint et très inique car il est injuste de nous exercer une pression aussi intense et ce malgré nos capacités limitées pour une régularisation rapide de l’appartement après une longue attente et confiance de notre part à votre égard (environ 04 ans) ». Selon nos interlocuteurs, « l’appartement de type F5 sera cédé aux souscripteurs pour le prix de 19 millions de dinars, si on compte le premier versement à 50 millions, le 2ème à 100 millions, le troisième versement qui peut atteindre les 300 millions et des mensualités (crédit bancaire) pouvant atteindre les 70.000 dinars sur une période maximum de 25 ans en plus des frais du notaire, les assurances et autres ».
Ces prix soulèvent plusieurs questions, notamment pour ceux qui vont opter pour le crédit immobilier et qui ne remplissent pas toutes les conditions pour bénéficier d’un prêt à taux bonifié. Beaucoup de souscripteurs sont âgés, avec comme seul moyen de paiement un crédit bancaire échelonné au mieux sur 10 ans. Ils estiment « qu’en qualité de cadres moyens, vu la cherté de la vie, que c’est un vrai fardeau financier ». C’est une situation impossible à gérer, préjudiciable qui suscite anxiété et inquiétude. Certains se sont carrément désistés.