Le consommateur se voit encore une fois contraint de payer plus pour faire ses achats en denrées alimentaires. En effet, les prix des fruits et légumes flambent pour atteindre des seuils inadmissibles. Entre les prix de gros et ceux de détail, il y a trop d’éléments qui échappent aux autorités et qui font flamber les prix.
Le marché des fruits et légumes fait encore parler de lui à la faveur de la nouvelle flambée qui l’affecte, depuis quelques semaines, et rien n’indique que l’on assistera de sitôt à un répit tant les indicateurs plaident pour une flambée «longue durée». Le consommateur se voit encore une fois contraint de payer plus pour faire ses achats en denrées alimentaires.
En effet, les prix des fruits et légumes flambent pour atteindre des seuils inadmissibles. Entre les prix de gros et ceux des détaillants, il y a trop d’éléments qui échappent aux autorités et qui font flamber les prix. La hausse est enregistrée à l’arrivée dans les marchés de proximité afin d’atteindre des niveaux inaccessibles pour le commun des consommateurs.
Dans les grandes villes, tout comme dans les petites, la mercuriale s’affole et a tendance à fausser la joie des consommateurs qui font des tournées dans les marchés pour en ressortir les couffins vides. Une virée, hier matin, à travers les marchés de la capitale nous a édifiés sur cette hausse qui donne le tournis aux ménages saignés à blanc et réduits à déambuler dans les marchés avec comme seul crédo faire du lèche-étals.
Aussi bien au marché Ali-Mellah du 1er-Mai que celui de Clauzel, à Alger-Centre, les prix affichés narguent les ménages. Approché à la sortie du marché Clauzel, un vieil homme n’a pas ménagé ceux qu’il appelle les «suceurs de sang», en référence à certains marchands sans scrupules. «J’ai l’impression de vivre un cauchemar à chaque fois que je franchis le seuil de ce marché», admet-il l’air impuissant.
Comme lui, une dame d’un certain âge nous fera savoir que le fait de devoir systématiquement subir le «diktat» de ces marchands et «de ceux qui sont derrière eux», la rend malade. «Je n’en peux plus de devoir me résigner chaque matin à venir ici, et entendre me dire que tel ou tel produit a augmenté», concède- t-elle.
Par ailleurs, l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a imputé la hausse des prix de la pomme de terre à la mauvaise gestion des stocks de ce produit et à la baisse de sa production. Les stocks de la pomme de terre sont «insuffisants et ne répondent pas à la forte demande», a indiqué cette organisation dans un communiqué. Elle a également attribué cette flambée des prix à une baisse de la production en raison du peu d’engouement des agriculteurs pour ce produit de large consommation vu leurs pertes enregistrées la saison passée.
Autre facteur de cette flambée, selon l’UGCCA, le déstockage inopportun de la pomme de terre ainsi que sa commercialisation en dehors des circuits formels et des marchés de gros légaux. Elle appelle, dans ce sens, à «déterminer les responsabilités» quant à l’itinéraire commercial de ce produit.
Elle a également considéré que «faire endosser aux commerçants et aux grossistes la flambée des prix de la pomme de terre est une tentative de détourner les regards des vraies raisons de cette hausse ». En conséquence, elle a préconisé l’ouverture d’un débat «sérieux» sur les plans agricoles et sur la question de la sécurité alimentaire nationale, plaidant aussi pour la création d’une commission nationale regroupant les ministères concernés et les partenaires sociaux pour l’étude de ces questions. L’organisation a également appelé à l’éradication du marché informel qui, souligne- t-elle, «nuit à l’économie nationale et menace la paix sociale».
Il faut dire que le marché des fruits et légumes est livré à lui-même et des mesures d’urgence doivent être prises pour le réorganiser. Dans ce sens, Ait Abderrahmane Abdelaziz, directeur de régulation au ministère du Commerce, avait indiqué qu’«il y a un manque flagrant d’infrastructures de distribution et qu’un programme de régulation est en voie d’élaboration pour mettre de l’ordre dans cette anarchie qui fait payer aux consommateurs des prix salés». Il faut savoir qu’un programme de construction de 1 000 marchés est prévu à court terme, dont 700 sont en voie de réalisation. «Ce qui reste de loin insuffisant pour atteindre l’objectif escompté», selon le même responsable. M. B.