La hausse de l’inflation, la question du change parallèle, la gestion des dépenses publiques et le rôle des banques dans le financement de l’économie susciteront, certainement, le débat aujourd’hui des députés.
L’Assemblée populaire nationale accueille, en effet, le gouverneur de la Banque d’Algérie pour débattre de la conjoncture financière et économique du pays en 2011. Certes, Mohamed Laksaci, attendu assez prolixe en chiffres, ne manquera pas de mettre en relief les bonnes performances financières réalisées, en termes notamment d’augmentation appréciable des revenus budgétaires (réserves de change, disponibilités du Fonds de régulation des recettes…) et une capacité de résilience soutenue face aux chocs externes telle la crise en zone euro. Et cela même si la croissance économique a pâti de fléchissement, le secteur des hydrocarbures s’est retrouvé confronté à la récession, le secteur du BTPH manquant de dynamisme, l’inflation augmentant à cause de cours mondiaux haussiers des produits alimentaires notamment, les dépenses courantes s’envolant et des importations toujours croissantes. Et c’est justement cette problématique de l’inflation, toujours haussière quoique maîtrisable, que le gouverneur de la Banque centrale traitera certainement, mettant en avant tant les efforts de politique monétaire menée que la difficulté de contrecarrer les errements et dysfonctionnements du marché intérieur. Autre problématique que Mohamed Laksaci abordera, spontanément ou sur sollicitation de membres de l’APN, la gestion complexe des dépenses publiques, marquée par la hausse des dépenses de fonctionnement. De même que le gouverneur s’exprimera sur la manière idoine de stimuler le développement économique, dans le contexte où l’épargne excède l’investissement et où le rôle des banques dans le financement de l’activité économique s’améliore quoique suscitant encore questionnement. L’occasion pour le gouverneur de la Banque d’Algérie de réitérer la nécessité de réduire encore la vulnérabilité de l’économie nationale aux chocs externes et de bâtir une économie de production efficiente. Comme Mohamed Laksaci donnera lecture aux députés en matière de supervision bancaire et maîtrise des risques, infractions à la réglementation des changes et lutte contre le blanchiment d’argent. Mais c’est sur la question du change parallèle, sujet de polémique récente entre deux membres éminents du gouvernement, que l’intervention du gouverneur de la Banque centrale est fortement attendue. Et cela même si l’hôte de l’APN se voudra rassurant face aux députés, mettant en avant les efforts soutenus en matière de gestion soutenue du taux de change du dinar. Comme le gouverneur de la Banque d’Alger rappellera que l’ouverture des bureaux de change est permise réglementairement, quoique de manière timorée. Or, Mohamed Laksaci risque de se contenter d’une réaction prudente, soucieux de ne pas mettre la Banque centrale en contre faux avec le gouvernement.
C. B.