Dans le but de lutter contre le commerce informel et astreindre les surfaces commerciales à une organisation rigoureuse, une réunion s’est tenue avant-hier au siège de la commune d’Oran et à laquelle ont pris part le chef de sûreté de la wilaya, le secrétaire général de la daïra et un représentant des commerçants en l’occurrence, Mekki Omar. Le principal point inscrit à l’ordre du jour de cette réunion, était de mettre en place un plan d’organisation concernant l’un des plus importants marchés d’Oran, celui de Sidi Okba qui se trouve à M’dina J’dida et dont les occupants se plaignent de la concurrence déloyale des commerçants illicites.
Selon nos sources, cette réunion s’est soldée par la prise de nombreuses mesures visant à lutter contre tous ces vendeurs illégaux ayant envahi tous les quartiers d’Oran.
Parmi ces mesures, il est prévu la tenue d’une campagne de sensibilisation et d’informations sur l’impact négatif de ce phénomène sur le cadre de la ville ainsi que sur l’économie nationale. Cette campagne sera conjointement organisée par les services de la commune, en collaboration avec les services de police et durera une semaine.
Il a aussi été décidé de la création d’un poste de sécurité à l’intérieur du marché pour lutter contre le vol et la commercialisation des produits périmés ou impropres à la consommation.
Selon plusieurs intervenants dans la gestion de ce dossier, les services communaux ainsi que ceux de la sécurité envisagent de lancer une vaste opération pour déloger les vendeurs ambulants des espaces qu’ils occupent illicitement. Il faut dire que malgré l’achèvement et la livraison des travaux de réfection et de réaménagement des 17 marchés couverts entrepris par la commune d’Oran, le commerce illicite continue à imposer son diktat à Oran.
Que ce soit à Gambetta, à l’USTO ou à Dar El Beïda, le décor est le même. L’activité commerciale est pratiquée sur la voie publique et à l’abri de toute nuisance, bien que ces quartiers abritent des marchés couverts aménagés et répondant aux besoins élémentaires de l’activité.
Dans ces surfaces à ciel ouvert, les produits d’alimentation générale périssables et non périssables sont exposés à la vente dans des conditions dénuées de toutes normes d’hygiène et de santé, notamment les produits laitiers, leurs dérivés et les boissons gazeuses.
Cette situation expose la santé des consommateurs à des risques multiples, en l’absence d’un contrôle rigoureux des autorités de tutelle dont ceux de la direction du commerce et contrôle de la qualité. Pour de nombreux habitants d’Oran, «Actuellement, il n’y a aucune différence entre les commerçants légaux et les vendeurs illicites. Tout le monde vend sur la voie publique et l’activité commerciale se pratique dans l’anarchie la plus totale.»
En effet, les abords de certaines avenues commerciales ou non commerciales ainsi que certains marchés, sont couverts de toutes sortes de marchandises étalées à même le sol sur des cartons ou des bâches ou à l’intérieur de baraques. D’autres estiment que les autorités de contrôle ne jouent pas leur rôle rigoureusement et du coup, les pratiques commerciales illégales prolifèrent de façon inquiétante, voire alarmante.
L’autre constat fait par les Oranais est que bon nombre de marchés couverts sont désertés et l’essentiel de l’activité commerciale du secteur se fait autour et à l’extérieur du marché. Les étals donnés en location par les services de la commune servent uniquement de dépôts et les commerçants en contrat avec la mairie sont parfaitement en règle, en payant leurs dus mensuels, mais n’exercent pas à l’intérieur du marché, tel que le prévoit le contrat.
Mokdad Abbès