La « Guerre » des grandes surfaces

La « Guerre » des grandes surfaces

Dans les grandes surfaces de la capitale la guerre des prix et autres promotions de fin d’année font rage. Ardis, Galaxy, Carrefour, Family Shop, Uno et Centre commercial et de détente de Bab Ezzouar, tous se sont lancés, depuis quelques semaines, dans une « guerre » des idées pour capter le maximum de clients et booster leur chiffre d’affaires. Reportage.

La fin d’année, une période connue pour être une occasion en or pour les grandes surfaces de réaliser un chiffre d’affaires plus important par rapport au reste de l’année.

C’est la raison pour laquelle les grandes surfaces recourent à une vieille méthode consistant à proposer un ensemble d’idées pour les clients. Des milliards de centimes sont, chaque année, déboursés par les ménages dans les grandes surfaces. Un marché très prometteur qui se développe chaque année.

Mais au-delà de ce chiffre, les grandes surfaces se livrent une grande bataille pour attirer plus des clientèle. Comment ? Hommes d’affaires, groupes d’entreprises, actionnaires, investisseurs étrangers et sociétés de renom, le secteur des grandes surfaces est devenu en l’espace de quelques années seulement une zone de grand investissement et un secteur très prometteur en Algérie.

Ce secteur, autrefois délaissé par de nombreux richissimes et sociétés étrangères spécialistes en la matière, est en train d’attiser, aujourd’hui, de plus en plus les convoitises des investisseurs qui cherchent à présent à rattraper le grand retard accusé suie à ce délaissement jadis.

Le géant français Carrefour, après avoir déserté le marché algérien il y a plus de dix ans de cela, a réinvesti le secteur, cette fois en ouvrant, il y a deux ans, son premier centre commercial à Dar El Beida, dans la banlieue algéroise.

Face à cette révolution des grandes surfaces, les Algériens ont changé leurs habitudes d’achats.

Désormais, les centres commerciaux sont devenus des endroits de choix et de qualité pour de nombreux citoyens, qui dépensent beaucoup d’argent en faisant leurs courses.

Pour rendre plus attrayant ce secteur, les consommateurs algériens sont gâtés avec les offres, les promotions et autres baisses des prix des produits proposés par les grandes surfaces. L’hypermarché ouvert à Blida est une preuve de cette nouvelle « guerre » des grandes surfaces où, d’emblée, cet hypermarché a tenté de casser les prix en proposant des produits moins chers aux consommateurs. Ici, un groupe spécialisé dans l’agroalimentaire s’est lancé dans les grandes surfaces en inaugurant, il y a quelques années, son premier « showroom » d’une superficie de plus de 2 000 m².

En plus des magasins luxueux, les responsables de cet hypermarché ont pensé même à réaliser une piscine haut de gamme et une salle de sport luxueuse à l’intérieur de cette grande surface.

Du jamais vu en Algérie. A Alger, les grandes surfaces sont inplantées un peu partout. A Kouba, Bab Ezzouar, Sidi Yahia, Chéraga, Dar El Beida, de luxueuses grandes surfaces se sont lancées dans la « guerre » des prix en proposant des bonus aux clients.

Chaque hypermarché tente de convaincre ses clients, en procédant souvent à la baisse des prix par le biais de promotions et de soldes.

Certains ont choisi d’autres astuces, comme l’organisation de tombolas, de Salons annuels, de concerts de chants, ou en instaurant des cartes de fidélité Le but est de garder, à tout prix, la clientèle.

Le groupe Sim investit dans les grandes surfaces

Avec une piscine et une salle de sport haut de gamme, le groupe « Sim », spécialisé dans l’agroalimentaire, a investi dans les grandes surfaces de luxe. Son premier luxueux hypermarché a ouvert il y a quelques années dans la ville de Blida.

Il jouxte une autre grande surface, à quelques centaines de mètres seulement, créant ainsi une rude concurrence « commerciale ». La clientèle est très importante, chaque jour c’est le rush. Ahmed, 32 ans, un employé de la grande surface de Blida se présente chaque jour à l’aube.

Ce poissonnier reconstruit le rayon pour garantir la fraîcheur du poisson et renouvelle la glace. Chaque matin, pas moins de 20 personnes sont mobilisées pour remplir les rayons, brassant des tonnes de vêtements, de produits alimentaires, de produits laitiers, de viande fraîche et bien d’autres articles. Ce travail terminé, c’est l’heure de l’ouverture des portes. Un quart d’heure après c’est déjà le rush.

La guerre des nerfs autour du client

L’an dernier, à l’occasion du réveillon, le chiffre d’affaires de certains hypermarchés avait doublé, voire triplé. Hormis les périodes de fêtes, le chiffre d’affaires est moins important.

Pire, les Algériens ont réduit leurs achats et l’inquiétude gagne les responsables des hypermarchés. Face à cette situation, ces derniers ont tenté de trouver une solution. Pour ces acteurs commerciaux, il est impératif d’attirer les clients dans le but de booster le chiffre d’affaires.

Pour cette raison, les directeurs des centres commerciaux pensent à innover. Ils mobilisent de nouveaux rayons, proposent de nouveaux produits et, parfois, font des facilités de paiement notamment pour ce qui concerne l’électroménager. C’est le cas de l’hypermarché de Blida.

La maison accepte des paiements par tranches pour l’achat d’un téléviseur de dernière génération. Des ruses qui ont prouvé leur efficacité dans la mesure où les ventes ont connu une nette croissance.

Des Salons, des galas et des expositions pour attirer les clients

C’est l’une des astuces utilisée par les grandes surfaces. Il s’agit des Salons et expositions qui sont organisés, chaque année, par ces dernières dans le seul but d’attirer la clientèle.

C’est le cas de l’hypermarché Ardis, situé à l’entrée est de la capitale. Ici, les responsables de cette grande surface ont eu l’idée d’organiser des Salons, des expositions mais aussi des galas pour tenter de charmer les consommateurs.

Chaque année, les grandes surfaces organisent ce genre d’événements pour le grand plaisir de leur clientèle. L’exemple de cette pratique très « rentable » est venu d’Ardis qui a eu la très bonne initiative d’organiser, chaque année, le Salon du Mariage.

C’est l’une des astuces des responsables de cet hypermarché car, en face, le rush des visiteurs est hallucinant. Ce genre d’événements draine une foule considérable, au grand bonheur des responsables commerciaux et de marketing des grandes surfaces.

Les tombolas, la force de frappe

Autre « ruse » très utilisée par les grandes surfaces, les tombolas. Cette pratique commence sérieusement à s’installer dans les hypermarchés. Chaque jour, des tirages sont organisés au profit des visiteurs, nombreux à fréquenter ces lieux. Le but est de proposer des cadeaux aux clients qui, au bout du compte, se montrent heureux et fidèles.

Pour y parvenir, de nombreux partenaires se sont mis de la partie en proposant leurs cadeaux à travers ces tombolas. Pour les clients, c’est une bonne initiative qui leur permet de gagner des cadeaux de valeur et, surtout, de retourner dans ces lieux de commerce. Le pari est donc gagné pour les grandes surfaces.

Le carte de fidélité pour garder sa clientèle

Devant la concurrence rude à laquelle ils sont confrontés, les responsable des grandes surfaces sont parfois contraints de proposer des cartes de fidélité aux consommateurs.

Cela a permis aux hypermarchés de gagner la confiance des milliers de clients qui, aujourd’hui, possèdent leur carte de fidélité, ce qui leur permet de bénéficier d’une baisse considérable sur les prix des produits qu’ils achètent.

Ainsi, la carte de fidélité est l’une des armes des grandes surfaces qui, non seulement leur permet de garder la courbe de leurs ventes mais, surtout, de conserver leurs clients pour une longue durée.

Des promotions à la pelle

Des smartphones à bas prix, des télés HD proposées à des prix cassés, des soldes allant jusqu’à moins 40% pour les produits électroménagers, voilà quelques promotions que les grandes surfaces ont lancées en cette fin d’année.

Au marché Ardis, des l’entrée principale des étagères pleines à craquer de Smartphones se dressent devant les visiteurs, ce qui fait le bonheur des clients passionnés par les téléphones de dernière génération. Gâtés par le grand choix et surtout par les prix exceptionnels des téléphones multimédias, les clients ont beaucoup dépensé en cette période de fête de fin d’année pour acheter leurs téléphones de rêve.

Les grandes surfaces gagnent beaucoup en proposant des prix plus bas que sur le marché. Des Smartphones qui coûtent plus de 30 000 dinars dans les boutiques ont été vendus à des prix plus bas, voire jusqu’à moins de 8 000 DA parfois. La baisse des prix a également concerné les Smart-tv.

C’est le cas du groupe LG qui a proposé des promotions exceptionnelles sur les prix des télés HD et LED en cette fin d’année. Les grandes surfaces, en faisant des promotions sur les produits électroménagers, n’ont fait qu’augmenter leur chiffre d’affaires.

Les employés des grandes surfaces, le grand souci

Les employés des grandes surfaces font face à des difficultés énormes, à commencer par le salaire bas qu’ils perçoivent. Ils travaillent dur avec un salaire qui reste modeste, selon les témoignages de plusieurs d’entre eux. En revanche, la plupart disent être satisfaits des conditions de travail.

Avec un salaire mensuel moyen de 25 000 DA, les salariés des hypermarchés pensent qu’il est peut-être bas mais restent confiant en l’avenir du moment que les affaires marchent très bien. Le centre commercial près de Aïn Naâdja n’est pas tout à fait comme les autres, d’autant qu’ici les clients sont généralement des résidents des alentours.

Des retraités s’y sentent tellement bien qu’ils y passent tout leur après-midi à tourner en rond dans les grands couloirs de cet hypermarché, selon un responsable de cette grande surface. Le directeur connaît bien ses clients, habitués à faire leurs courses dans cet hypermarché malgré les magasins ouverts juste à côté. La raison : les prix sont beaucoup plus cléments.

Pour Madame S. Zahia, une résidente de la cité des 500 logements à Aïn Naâdja, « c’est l’endroit où on se retrouve entre voisines pour faire les courses. Nous sommes satisfaites des prix, car il y a une différence intéressante par rapport aux autres magasins du quartier », confie-t-elle.

Avec une surface de 1 000 m², 50 employés et un chiffre d’affaires important, cet hypermarché a toutes les caractéristiques d’un carrefour classique. « Dans une grande distribution classique vous avez des actionnaires qui veulent absolument des résultats, et que des résultats », souligne une jeune caissière.

Toutefois, ce centre commercial subit la crise de plein fouet. Les hypermarchés du pays ont connu des pertes importantes en deux ans devant la baisse du pouvoir d’achat des Algériens. Face à cette situation, des « ruses » ont été employées par les hypermarchés. « C’est une façon d’attirer les clients.

Il y a par exemple de bonnes affaires sur les produits qui n’intéressent par les clients. Ces articles sont bien présentés et, du coup, ils se vendent car les clients se rabattent sur eux ».