La guerre de libération nationale est inscrite dans un « Grand Chapitre de l’Histoire contemporaine », a déclaré mardi à Tizi-Ouzou le président de l’association nationale pour la solidarité associative (ONSA).
Intervenant à l’occasion de la commémoration du 55ème anniversaire de la disparition du martyr Mitiche Mohand Arab dit Moh Djerdjer, tombé au champ d’honneur le 12 mai 1960, M. Karoune Tahar a souligné que le peuple algérien qui a « livré avec bravoure et abnégation bataille pour arracher son indépendance et libérer le pays du joug colonial, a pu inscrire la guerre de libération nationale dans un Grand Chapitre de l’Histoire contemporaine et gagner ainsi l’estime et le respect universel ».
Dans son allocution lue au village Tizi Meden dans la commune de Bounouh (à environ 60 km au sud-ouest de Tizi-Ouzou) devant une foule nombreuse, le président de l’ONSA a qualifié la période du colonialisme français des plus « abjectes et des plus crapuleuses au vu des exactions commises contre le peuple algérien, dont les enfumades de 1845, les génocides du 8 mai 1945, les massacres du 20 août 1955 dans le nord constantinois, la politique de la terre brûlée, la généralisation de la torture et les déportations ».
Pour rester fidèles aux chouhada et moudjahidine qui ont consenti un sacrifice suprême en payant un lourd tribut au prix de leur sang pour que vive l’Algérie libre et indépendante, l’intervenant a appelé, à partir de Tizi Meden, à défendre les principes du patriotisme et de l’unité nationale, et à consacrer la mémoire de ceux qui ont placé les intérêts suprêmes du pays au-dessus de toute autre considération.
Abordant le parcours patriotique de Mitiche Mohand Arab, le président de l’ONSA, a souligné que l’appel du 19 mai 1956, lancé par le Front de libération nationale aux étudiants algériens pour rejoindre le maquis et défendre le pays, était pour lui et pour tous les étudiants algériens, « l’occasion d’affirmer notre patriotisme à la face du colonialisme et témoigner de l’unité profonde du peuple algérien dans toutes ses composantes, et sa volonté unanime et irréductible de consentir tous les efforts et les sacrifices pour faire triompher son aspiration à la liberté et à la dignité ».
Moh Djerdjer fut parmi les premiers lycéens à rejoindre les moudjahidine dans la région de Boghni/Draâ El Mizan (Wilaya III historique). Après un baptême de feu, il fut affecté d’abord au poste de commissaire politique.
« C’est là qu’il brilla par ses initiatives, ses contacts, l’organisation des villages dans les Maatkas et Beni Zmenzer », témoignait l’ancien Moudjahid et officier de l’ALN, Djoudi Attoumi, dans un article intitulé : « Mitiche Moh Djerdjer, Le Robin des Bois des maquis » (revue Passerelles N°21, juillet 2007).
Il est promu chef de secteur en 1958 et aspirant en 1959. « Mitiche dit Moh Djerdjer » faisait partie de cette nouvelle génération de responsables qui faisaient la fierté de l’ALN et du FLN : jeunes, instruits et politisés à partir du berceau, ils avaient un esprit de sacrifice à toute épreuve », selon ce même témoignage.
Il tomba au champ d’honneur le 12 mai 1960, près de Boghni, à l’âge de 23 ans, en qualité de lieutenant, chef de la région 1 (zone 4).