Les manifestants qui contestent les listes des bénéficiaires de logements affichées demandent l’intervention du wali.
La grogne liée à l’affichage des listes des bénéficiaires des 80 logements sociaux, à El-Khabouzia, a pris de l’ampleur hier, où des dizaines de citoyens ont fermé le siège de leur APC, en érigeant des barricades à l’aide de pneus enflammés et de bacs à ordures. Ces manifestants contestent encore et toujours ces listes, considérées comme “injustes” et demandent l’intervention “express” du wali de Bouira, afin d’annuler ces attributions jugées “douteuses”. Lors de notre déplacement sur les lieux, hier matin, le climat était des plus électriques et le sentiment d’injustice se lisait sur les visages des contestataires qui campaient devant le siège de la mairie.
Des dizaines de véhicules des éléments antiémeutes de la Gendarmerie nationale étaient stationnés aux alentours et les gendarmes en faction quadrillaient les entrées et sorties de la ville, en veillant que la situation ne dégénère pas davantage. Il faut dire que la veille, cette paisible localité s’est transformée en théâtre d’affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants qui ne décolèrent pas. “Le maire et le chef de daïra se sont moqués de nous ! Le peu de confiance que nous avions placé en eux, s’est évaporé. Ils nous ont menti et trahis!”, dénoncent certains manifestants rencontrés sur place. Pour d’autres, le cas d’El-Khabouzia est “l’exception qui confirme la règle”, dans la mesure où dans d’autres communes de Bouira, à l’instar d’El-Hachimia, de Haïzer ou encore d’El-Adjiba, l’affichage des listes s’est effectué dans le calme. “Nous avons des élus incompétents ! Un maire démissionnaire et un chef de daïra qui travaille uniquement pour ses propres intérêts. Partout ailleurs, les listes n’ont provoqué aucune indignation de la part du peuple, pourquoi ?”, s’interrogera Hamid, un des contestataires. Avant d’ajouter : “C’est tout simplement parce que les responsables de ces communes ont fait leur travail convenablement. C’est tout le contraire chez nous, où nos responsables excellent dans le mensonge et la manipulation”, a-t-il accusé. À 9h15, une délégation composée du chef de daïra et des élus locaux, a vainement tenté de nouer le dialogue avec les citoyens. Ces derniers ont carrément refusé de les recevoir ! “Repartez dans vos bureaux chauffés avec notre argent ! Le temps du dialogue et des mensonges est terminé. Nous ne voulons plus ni vous entendre ni vous voir. Nous voulons voir le wali, c’est en lui que nous avons confiance !”, leur ont-ils lancé. Ce commis de l’État repartira les bras ballants. Les manifestants annoncent d’autres actions “plus musclées”, si les autorités, à leur tête le premier magistrat de Bouira, ne se décident pas à revoir ces listes.
