La grogne persiste dans l’éducation, Les élèves dindons de la farce

La grogne persiste dans l’éducation, Les élèves dindons de la farce

Retard considérable dans les programmes, recul dans les résultats scolaires, inquiétude des élèves…

Ce sont là les premières répercussions des grèves fréquentes qui touchent le secteur de l’éducation nationale.

Les jours passent et se ressemblent pour le secteur de l’éducation nationale. La protestation gagne de plus en plus le terrain.

Les Syndicats autonomes ne veulent point lâcher du lest. Pour eux, une seule condition les fera renoncer définitivement à leur mouvement de protestation : la prise en charge concrète et effective de leurs revendications qu’ils qualifient, tout bonnement, de légitimes. Pour ce faire, ils sont déterminés à aller jusqu’au bout de leurs actions. Résultat : des établissements, tous paliers confondus, sont paralysés.

Des élèves sont cycliquement obligés de rebrousser chemin jusqu’à nouvel ordre. Pas la peine de chercher les preuves car ce ne sont pas les exemples qui manquent : le meilleur en est la dernière grève illimitée enclenchée par l’Intersyndicale de l’éducation nationale en quête d’un meilleur cadre de travail, une meilleure situation socioprofessionnelle pour ne citer que ce point.

Si personne ne peut mettre sur les carreaux la légitimité de telles revendications, il n’en demeure pas moins que de telles manifestations ne sont pas sans laisser des séquelles, notamment sur la scolarité des élèves.

C’est ainsi que, selon le chargé de communication du Conseil des lycées d’Algérie, Achour Idir, le dernier mouvement en date a eu pour effet de retarder la mise en oeuvre des programmes à raison de 50%. Et ce n’est pas fini puisque 45 % des élèves ont une moyenne ne dépassant pas 10/20 à l’issue du premier trimestre. Le constat est amer. Les plaies sont là. Pis encore, les manifestations vont se reproduire prochainement.

Et pour cause, l’Intersyndicale menace, d’ores déjà, de renouer, si ses doléances ne sont pas prises en considération par la tutelle, d’avec la protestation. Il faut noter dans cette optique que le Syndicat national des travailleurs de l’éducation nationale (SNTE) a entamé, hier, une grève renouvelable de quatre jours. Les conséquences de ce «tohu-bohu» sont, donc, considérables.

Il y va du cursus scolaire des élèves. Et de grâce inutile de parler ici de la possibilité, pour y remédier, de rattraper les cours perdus, une solution souvent avancé par le département de Benbouzid, sans pour autant convaincre les acteurs concernés : les élèves.

Car, aux yeux des pédagogues et autres enseignants, les choses ne sont pas aussi faciles, et ce, pour diverses raisons : le programme déjà trop chargé ne permet point une telle possibilité.

À cela, il y a lieu d’ajouter un emploi du temps jugé insupportable par des spécialistes. Il ne faut pas perdre de vue que par le passé cette situation n’était pas sans susciter la grogne des élèves, des parents et même des enseignants.

Ils sont unanimes à qualifier le plan d’action du ministère de l’Éducation nationale, dans ce sens, d’antipédagogique. C’est ainsi, qu’ils ont appelé à la nécessité de réviser la copie avant que les choses ne prennent d’autres tournures pour ne pas dire le pourrissement.

Et ce n’est pas par effet de mode que les élèves sont montés au créneau pour dénoncer, tant bien que mal, les décisions de la tutelle portant cette démarche (surcharge des programmes), tout en réclamant la nécessité de procéder à l’allégement des programmes.

Pour expliquer ce tohu-bohu qui touche l’un des secteurs des plus névralgiques, les Syndicats autonomes, principaux initiateurs de ces mouvements de protestation, s’en lavent les mains en jettent la balle dans le camp des pouvoirs publics. Pour eux, l’issue à ce bras de fer qui n’a que trop duré est entre les mains de ces derniers.

Elle (issue) passe impérativement par une réponse favorable et responsable de ces derniers à leur plateforme de revendications. Or, ce n’est pas le cas puisque la tutelle se confine toujours dans sa politique de la fuite en avant. Reste que le dindon de la farce dans ce genre de litige est, sans contexte, les élèves.

Amokrane Hamiche