L’épidémie est entrée dans sa «phase de recule», selon Mexico, mais la prudence doit rester de mise. La France compte toujours deux cas avérés hospitalisés et vingt-deux autres cas «possibles» en cours d’évaluation.
En France, 22 cas «possibles» de grippe porcine étaient en cours d’évaluation dimanche. Huit cas «probables» de grippe, tous importés du Mexique, sauf un de retour de Californie, sont déclarés «probables». Sur les 6 cas «probables», 4 sont «plus probables», les tests ayant montré qu’ils étaient porteurs du virus A de la grippe tout en n’étant pas porteurs de la grippe saisonnière.
Sur les 7 cas «probables», 6 ont été enregistrés en Ile-de-France et le dernier en Aquitaine. «Tous ces patients sont traités, tous ces patients vont aussi bien que possible», a indiqué Jean-Yves Fagon, directeur de la politique médicale à l’AP-HP. L’homme de 37 ans déclaré cas «probable» et hospitalisé à Necker est «par ailleurs considéré comme guéri», a-t-il précisé. L’hôpital Necker est en outre en attente d’un enfant venant du Mexique «et sur lequel tout le bilan doit être fait».
Par ailleurs, l’Institut Pasteur a fait savoir qu’il devrait disposer dès lundi d’un nouveau test de diagnostic ciblant spécifiquement le nouveau virus de la grippe A (H1N1). Basé sur la technique d’amplification génique appelée PCR, ce test devrait permettre de rendre un résultat fiable en une demi-journée.

La cellule d’accueil médico-psychologique pour les voyageurs en provenance du Mexique a été activée samedi à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Au moment de récupérer leurs bagages, les passagers des vols en provenance de Mexico peuvent donc désormais, s’ils le désirent, obtenir des informations sur la grippe A.
Par ailleurs, le syndicat de médecins MG France a annoncé dimanche la mise en place un système de veille et une cellule d’accompagnement des professionnels, en particulier les généralistes, face au risque pandémique. Une réunion d’information des représentants des médecins libéraux sera organisée mardi matin au ministère de la Santé.
Des «signes encourageants»
Dimanche, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé 787 cas de grippe A dans le monde, dont 20 mortels. L’organisation a affirmé ne pas connaître le degré de gravité de la pandémie, estimant que l’évolution de la situation des «prochains jours en Europe» sera déterminante.
Selon les chiffres de son ministère de la Santé, le Mexique, foyer d’origine du virus mutant H1N1, compte à lui seul 506 cas confirmés, dont 19 mortels. Dimanche, le ministre José Angel Cordova s’est voulu rassurant : même si la prudence reste de mise, a-t-il affirmé, l’épidémie était «en recul» dans le pays.
De même, les Etats-Unis ont déclaré voir des «signes encourageants» dans l’évolution de l’épidémie. Le pays, touché dans 30 Etats différents, compte désormais 226 personnes ayant contracté le virus A, contre 160 la veille. Le pays a enregistré le 27 avril un premier décès sur son sol : un enfant mexicain atteint qui était venu se faire soigné au Texas.
Une transmission de l’homme au porc a par ailleurs été constatée pour la première fois dans le monde au Canada (85 cas). L’individu serait désormais guéri et les quelque 200 porcs contaminés, sur un cheptel de 2.200 bêtes (10%), sont également guéris ou en voie de guérison. Le troupeau de porcs infectés a été placé en quarantaine. Toutefois, «les chances que ces porcs transmettent le virus à une personne sont minimes». L’OMS a indiqué qu’aucune preuve ne permettait de croire que les porcs transmettaient le virus aux humains ou que la consommation de viande de porc comportait un risque.
En Europe, l’Espagne est le pays le plus touché avec 40 cas confirmés, selon le ministère espagnol de la Santé, dont un malade contaminé alors qu’il n’a pas voyagé au Mexique.