La grippe A fait encore parler d’elle, d’autant que le risque de propagation a augmenté depuis les deux derniers déplacements des Algériens au Caire et à Khartoum, qui ont coïncidé avec le départ des hadjis aux Lieux Saints.
On soupçonne cinq cas venus de Khartoum, où plus de 10 000 supporters se sont rendus pour le match d’appui disputé entre l’Algérie et l’Egypte. C’est ce que nous a déclaré hier le docteur Lazib du service du contrôle sanitaire à l’aéroport international Houari Boumediene. «Il s’agit bien de cas suspects car nous n’avons aucune confirmation jusqu’à présent», insiste t-il, précisant que l’équipe des médecins de l’aéroport a pris les mesures nécessaires, tout comme elle l’a fait avec les pèlerins.
«Bien que notre équipe se soit focalisée sur le vaccin antipaludique, qu’on a prescrit aux supporters de l’EN qui prenaient le vol vers Khartoum, il n’en demeure pas moins que les mesures prises pour lutter contre le risque de propagation de la grippe A n’ont pas été mises à l’écart», estime notre médecin, poursuivant que la sensibilisation des jeunes supporters et des pèlerins a servi considérablement à reculer la propagation de la maladie.
Qu’en pense le bureau de l’OMS en Algérie ?
Bien que l’Organisation mondiale de la santé en Algérie (OMS Algérie) ne s’alarme pas outre mesure, elle parle de dédoublement de précaution et de renforcement. Contactée par nos soins, Mme Chibout, chargée de la communication du bureau de l’OMS Algérie, nous a expliqué que le rassemblement des masses dans un lieu donné favoriserait la contamination.
«Ce n’est pas forcément le déplacement des masses qui augmenterait le risque mais le contact des individus qui se trouvent en présence d’autres individus dans un même lieu clos ou rétréci», souligne-t-elle, précisant que si on se trouve dans une foule où on est en contact «étroit» avec d’autres personnes et on est protégé, le risque de contamination est moindre.
«Je ne suis pas en position d’affirmer le risque d’une augmentation du nombre des cas mais il est clair que les conditions climatiques en hiver additionnées aux groupements – fréquents ces derniers temps – augmentent le risque de propagation du virus», a- t-elle souligné. D’où la nécessité de suivre les instructions et les mesures de prévention préconisées.
Il est conseillé aux voyageurs venus du Soudan, selon notre interlocutrice, de faire preuve de vigilance quant à leur état de santé, particulièrement ceux qui se sentaient fiévreux ou fébriles après le voyage. Ceux-ci doivent «impérativement» se faire ausculter. «Il en est de même pour tous les voyageurs qui viennent de l’étranger, pas seulement ceux qui reviennent de Khartoum», a-t-elle conclu.
Par Souad B. L.