Au lendemain de la rencontre ministre de l’Éducation et syndicat CNAPEST, le patron de ce dernier est revenu sur le mouvement de grève et ses perspectives, dans un long entretien avec l’APS. Au sujet de la grève, qui reste la préoccupation majeure des élèves et de leurs parents, rien n’est encore décidé. Ce qui veut dire que les cours ne reprendront pas avant jeudi, prochain, voire après, soit au lendemain de la fête de l’Aid.
Et pour cause, c’est ce jour que le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST) en décidera.”Des assemblées générales devraient avoir lieu aujourd’hui (dimanche) dans tous les lycées et les écoles afin de rendre compte de la rencontre, la veille, des représentants du CNAPEST avec le ministre de l’Education nationale, mais la grève se poursuit en attendant”, a expliqué Larbi Nouar, le coordinateur national de cette organisation syndicale à l’APS.
Il s’agira pour les membres du CNAPEST également, d’évaluer la rencontre avec la tutelle et d’écouter les enseignants afin de pouvoir trancher, en fonction de cette évaluation, la poursuite ou non de la grève lors de sa réunion de jeudi, a t-il ajouté en suggérant au ministre de laisser ouverte la porte du dialogue à chaque fois que nécessaire afin d’éviter le recours à la grève.
Le ministre, pour sa part a été très clair samedi : des retenues sur salaires seront opérés pour les jours de grève.”Il sera procédé à une retenue sur les salaires des enseignants ayant participé à la grève du 7 au 10 octobre”, a-t-il averti en ajoutant que “dans le cas où les enseignants grévistes ne réintègreraient pas leurs postes, dimanche, le week-end sera également défalqué de leur salaire”.
Pour rappel, le CNAPEST avait appelé lundi passé à une grève de trois jours. Sauf que celle-ci en est à son septième jour. Grève, qualifiée par le syndicat d’ « ultime recours » pour faire avancer une plate-forme de revendications qui porte sur des questions d’ordre socio-professionnels dont la révision des statuts des travailleurs de l’Éducation et la réhabilitation des anciens enseignants exclus de la promotion, car ne disposant pas de diplôme universitaire.
La réintégration d’un membre du conseil national de Bouira suspendu depuis le mois de mai dernier est également posée avec acuité par les syndicalistes. Lors de sa rencontre avec les représentants du CNAPEST, samedi, le ministre de l’Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed s’était dit disposé à mettre en place un comité ad hoc chargé de l’examen du dossier des statuts particuliers dans son volet relatif à l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants.
Pour la réhabilitation et la réintégration du syndicaliste licencié, le ministre avait promis “d’examiner le dossier avec des cadres du ministère et d’étudier la possibilité de convoquer l’enseignant en question et le directeur de l’Education de Bouira” et s’était engagé à trancher la question dans les deux prochains jours. Il s’était engagé en outre à adresser une demande au ministre de l’habitat pour réserver un lot de logements au profit des enseignants des wilayas des hauts plateaux et du nord à l’instar de ce qui se fait pour les régions du sud.
Concernant la médecine du travail, le ministre avait rassuré le syndicat qu’un comité ad hoc (tutelle, syndicat et fonction publique) sera mis en place pour arrêter la liste des maladies professionnelles du secteur de l’Education et trouver les mécanismes permettant aux enseignants malades de ne plus exercer et d’obtenir une indemnité de la caisse de sécurité sociale. Lors de cette rencontre de plusieurs heures, aucun accord n’avait été dégagé pour faire cesser le mouvement de grève initié par le CNAPEST depuis le 7 octobre dernier.