Tandis que les cours ont repris dans les cycles primaire et moyen
Le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) a exhorté les enseignants à continuer leur grève entamée depuis trois semaines démentant de ce fait les déclarations de Boubekeur Benbouzid, confirmant qu’il a répondu favorablement à toutes les revendications des enseignants.
Dans un communiqué rendu public hier, le CLA a qualifié l’attitude de la tutelle d’amalgame et de fuite en avant. « Le ministre de l’Éducation veut une fois de plus induire en erreur les travailleurs de son secteur ainsi que l’opinion publique, et ce avec la complicité volontaire ou inconsciente de certains syndicats », a indiqué ce communiqué.
Appelant au renforcement de la mobilisation, Idir Achour, chargé de communication du CLA a mis en garde du fait que l’application des résolutions des dernières rencontres de certains syndicats avec la tutelle peut avoir des conséquences négatives sur la vie sociale des enseignants.
Concernant les oeuvres sociales que le CLA considère comme étant un « appât dangereux pour les syndicats », ce syndicat appelle à leur dissolution suggérant l’octroi de l’argent des oeuvres sociales «comme un 13ème et 14ème mois de salaire pour les travailleurs du secteur ». Par ce dossier, la tutelle vise la récupération des syndicats », a commenté Idir Achour.
Ce syndicat est revenu également sur la question des indemnités que le ministre de l’éducation promet d’appliquer avec effet rétroactif sur toutes les indemnités existantes et celles à venir avec un calcul basé sur un pourcentage du salaire de base, précisant qu’il n’existe que deux indemnités à savoir l’indemnité d’expérience pédagogique et la prime de rendement qui sont calculées sur le salaire de base.
Le pourcentage de la première pour rappel est de 2% du salaire de base pour chaque échelon et le pourcentage de la deuxième indemnité est de 40% du salaire de base pour chaque mois.
Le CLA insiste sur le fait que les vraies revendications consistent en premier lieu en la révision du statut particulier qui nie toute promotion réelle, et l’intégration des contractuels. À cela s’ajoute l’accès à la retraite après 25 ans de service.
Questionné au sujet de l’année scolaire le représentant du CLA a affirmé que « l’année scolaire est déjà perturbée mais ce n’est pas trop tard » at- il rassuré proposant que son syndicat est prêt à «donner une solution immédiate s’il nous donne la réponse concrète la semaine prochaine.
Nous procéderons directement à l’annulation de deux semaines de vacances supplémentaires, celle du mois de février et celle du mois de mai. Cela nous permettra de récupérer deux semaines. La troisième semaine restante est facile à récupérer » a suggéré ce syndicaliste.
Djedjiga Rahmani
TANDIS QUE LE DÉBRAYAGE SE POURSUIT DANS LES LYCÉES : Reprise des cours dans le primaire et les collèges
Après trois semaines de repos imposé par les syndicats autonomes de l’éducation nationale, les écoles primaires et les CEM ont repris leurs activités, hier. Cependant, le cas n’est pas le même pour les lycées malgré les examens du premier trimestre qui devaient commencer cette semaine, selon l’agenda du ministère.
Les syndicats qui se sont réunis durant un jour à la même table, se sont dispersés pour quelques détailles. Il y a ceux qui maintiennent le mouvement de grève puisque leurs revendications n’étaient pas toutes prises en charge par le ministère de tutelle tel que le CNAPEST et le CLA.
D’autres ont choisi la reprise des cours puisque le département de Benbouzid a répondu favorablement à leurs principales revendications comme l’UNPEF. Hier, les élèves des écoles primaires et de quelques CEM ont repris leurs cours. Les parents sont maintenant soulagés.
La reprise des cours s’est faite suite à une réunion du UNPEF avec le ministère de l’Éducation nationale et qui « a répondu favorablement aux revendications des enseignants », selon un représentant du syndicat. À l’école Issat-Idir de la Place du 1er- Mai, à Alger, tous les élèves étaient en classe avec leurs enseignants à huit heures.
Une parente d’élève rencontrée à l’entrée de l’établissement nous a exprimé son soulagement de cette décision « sage » du syndicat soulignant qu’elle n’est pas contre les droits des enseignants « c’et vrais qu’ils souffrent mais nos enfants sont toujours les victimes de n’importe quel mouvement de grève ».
Pour les adhérents du Cnapest, le Cla et le Snapest, il est impossible de reprendre les cours au moment ou le département de Benbouzid refuse de répondre positivement à toutes leurs revendications.
Un membre du Cnapest déclare que « le ministère de l’Éducation nationale a réussi à nous dispersé mais le Cnapest tien toujours à ses revendications ». Au lycée El Idrissi, les élèves sont absents, les classes sont vides et les enseignants toujours en grève. «On est toujours pas satisfait des promesses du ministère et on tien à nos revendication jusqu’au bout.
C’est nos droits les plus légitimes » révèle une enseignante. La situation est la même dans tous les lycées de la Capitale jusqu’à ce que Benbouzid réussisse à trouver une solution à ces grévistes.
Abla Selles