Pas de reprise de la production de lait à Colaital. Les travailleurs de la laiterie publique poursuivaient, hier, leur grève pour le septième jour consécutif. La tension sur le lait était toujours perceptible dans l’Algérois en dépit de l’injection par l’Onil de 400 000 litres de lait pour résorber le déficit né de l’arrêt de la production.
Les travailleurs de Colaital poursuivaient, hier, leur grève entamée jeudi dernier, paralysant la laiterie et causant une véritable tension sur le lait dans plusieurs quartiers de la capitale. Ils continuent de réclamer le départ du secrétaire général du syndicat. Une revendication face à laquelle la direction reste impuissante puisque comme l’avait déjà rappelé le directeur de la laiterie, les affaires syndico-syndicales ne peuvent être réglées que dans ce cadre. Une direction qui considère d’ailleurs la grève comme étant illégale puisque aucun préavis de grève n’avait été déposé. Cela n’a pas empêché les travailleurs de maintenir leur mouvement et de conditionner la reprise par le départ pur et simple du responsable syndical. Une situation de blocage qui n’aura pas été sans conséquence sur l’approvisionnement en lait au niveau d’Alger. Au deuxième jour de la grève déjà, le lait commençait à manquer dans les épiceries. Dans certains quartiers, le lait est introuvable depuis plusieurs jours. Face à cette situation, l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) a mis en place un programme d’urgence pour résorber le déficit. Jouant son rôle de régulateur, l’office, en collaboration avec les services du ministère de l’Agriculture et le groupe Giplait, a pris des mesures palliatives pour éviter la pénurie. L’office a décidé de confier la production de 400 000 litres de lait à six laiteries de la capitale pour résorber le manque à gagner de la laiterie de Birkhadem qui est considérée comme la plus importante en terme de capacité de production.
N. I.
ILS ONT TENU DES SIT-IN DEVANT LE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION
Colère des adjoints de l’éducation et des corps communs
Le secteur de l’éducation n’en finit pas avec les mouvements de protestation qui l’ébranlent, tant les «intervenants » sont nombreux à exiger, chacun, un statut propre à sa corporation.
Après les censeurs et les proviseurs qui ont battu, la semaine dernière, le pavé en ponctuant leur grève de trois jours d’un sit-in national, les adjoints de l’éducation et autres corps communs du secteur leur ont emboîté le pas en se rassemblant, hier, au même endroit, devant l’annexe du ministère de l’Education, à Ruisseau, à Alger. Un sit-in, lui aussi, ponctuant une journée de protestation de ces deux catégories professionnelles avec comme point commun, les mêmes soucis, des statuts particuliers qui ne leur concéderaient que des «miettes».
Pour les adjoints de l’éducation, et selon le coordinateur national de la coordination nationale de la corporation activant sous l’égide du SNTE, Nouredine Fertaki, il s’agit d’une discrimination que le nouveau statut particulier des personnels de l’éducation aurait davantage consacrée avec, dira-t-il, le fractionnement volontaire du corps des adjoints de l’éducation en plusieurs niveaux, chacun classé dans une catégorie. «Une aberration», soutiendra-t- il, exigeant, dans ce sens, «l’alignement de tous à la même échelle, la 10». Car pour notre interlocuteur, c’est l’avenir même du corps qui est en jeu avec cette histoire de «discrimination entre personnel diplômé et non diplômé». «Il est anormal qu’un détenteur d’un DEUA soit classé mieux qu’un licencié», poursuivra Fertaki, regrettant, au passage, «l’absence de plan de carrière pour les adjoints de l’éducation qui sont près de 50 000».
Pour leur part, les corps communs, les ouvriers professionnels et les agents de prévention et de sécurité, à travers leur coordination nationale agissant sous la même bannière syndicale, le SNTE, tiennent à dénoncer «la tutelle qui, selon eux, au lieu de proposer des solutions à nos préoccupations professionnelles, se limite à nous signifier que notre problème ne relève pas de ses prérogatives, mais de celles du Premier ministre». Nadjib Benmeddour, leur coordinateur national, considérera comme une insulte les 10% du taux global des régimes indemnitaires des institutions et administrations publiques concédés à la corporation, par l’instruction du Premier ministre n°535 du 25 février 2013. «Une augmentation qui n’en est pas car en pratique, c’est 25 dinars de plus au quotidien », dira-t-il, non sans se demander «si cela contribuerait à améliorer notre pouvoir d’achat» Notre interlocuteur exige ni plus ni moins qu’une revalorisation conséquente de leurs salaires, n’excluant pas de renouer l’expérience de l’action commune avec les autres corps communs relevant d’autres activités nationales comme cela a été le cas il n’y a pas longtemps. Car pour Benmeddour, le combat entamé il y a des années de cela est loin d’aboutir surtout avec la sourde oreille de la tutelle quant à répondre favorablement du moins aux principales de leurs revendications, dont le bénéfice systématique des promotions, après avoir cumulé 10 ans d’expérience, la révision de leur classification. Et pas que cela, puisque la coordination souhaite l’intégration de leur corporation dans le secteur de l’éducation au vu, expliquera notre interlocuteur, de «notre relation de travail directe avec les élèves et les équipes pédagogiques ». Ceci, bien entendu, en sus de la nécessité d’amender le statut particulier des corps communs, et des ouvriers professionnels et des chauffeurs, de même que le régime indemnitaire des agents de prévention et de sécurité et l’intégration des contractuels dans des postes permanents.
M. K.
ILS SONT À LEUR DOUZIÈME JOUR DE GRÈVE DE LA FAIM
Les étudiants de l’ISMAS ne désarment pas
Les étudiants de l’ISMAS continuent de tenir tête à Khalida Toumi. La ministre de la Culture qui a répondu au mouvement de protestation déclenché par les étudiants pour demander des conditions de travail convenables par la fermeture de l’établissement et ordonnant aux occupants d’évacuer les lieux, n’a visiblement toujours pas réussi à faire appliquer son instruction. Poussés à la porte à travers une décision de justice, leur ordonnant de vider l’ISMAS, les étudiants de cette école, en grève de la faim depuis le 24 février, n’en démordent toujours pas. L’école est toujours occupée par les grévistes au grand désarroi de la ministre de la Culture. Cependant, les grévistes qui n’ont pas l’intention de lâcher prise jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites, ne comptent pas aller à l’encontre de la justice.
«Nous attendons de recevoir la décision de justice pour évacuer les lieux» soulignent les étudiants. Vider l’ISMAS, précisent-ils, «ne veut pas dire que nous laissons tomber notre combat qui sera poursuivi jusqu’à l’aboutissement de nos simples revendications par rapport à ce que mérite la formation artistique». Des revendications, soulignent-ils, qui ne dépassent pas l’application des promesses de la ministre de la Culture, à savoir la mise en place de quatre ateliers dont l’équivalence de diplôme et l’ouverture d’une enquête approfondie sur la gestion de l’institut. «Nous sommes les seuls à avoir un diplôme sans valeurs professionnelle et scientifique» dénoncent les étudiants qui contredisent les «accusations» de l’administration et du département de la culture concernant les absences collectives : «C’est juste une manière de la part des représentants de ministère et de l’administration de l’institut pour changer le cours de notre grève pacifique et légitime confirmée par le verdict de la cour administrative dans les deux procès de justice (le premier le 29-1-2013 et le second le 4-3- 2013) qui a fait tomber toutes ces accusations.» Par ailleurs, les étudiants tirent la sonnette d’alarme sur l’état de santé des grévistes de la faim qui «entrent dans la phase de danger» d’après les diagnostics des médecins. «Nous avons été dans l’obligation de convaincre l’un des grévistes d’arrêter sa grève de la faim vu qu’il risquait d’entrer dans le coma les neuf collègues qui restent sont déterminés à aller jusqu’à l’aboutissement de nos revendications», précisent-ils.
S. A.
ILS ANNONCENT UNE GRÈVE DE TROIS JOURS À PARTIR DU 18 MARS
Les paramédicaux reprennent la protestation
Retour à la protestation au sein du corps des paramédicaux. Réuni en session extraordinaire, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a décidé d’une grève de trois jours à compter du 18 mars prochain. Il proteste contre le non-respect des engagements tenus par la tutelle.
SLes paramédicaux se mobilisent de nouveau. A leur grand désarroi, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ne montre toujours pas une réelle volonté de régler définitivement la question du statut particulier de la corporation. Réuni en session extraordinaire pour examiner l’état d’avancement de son dossier, le syndicat dit avoir constaté que le délai accordé à la tutelle pour la concrétisation de la plate-forme des revendications du personnel paramédical dans un court terme n’a pas été respecté. «Nous constatons, sans surprise, la légèreté que manifeste la tutelle quant à l’élaboration des dispositifs réglementaires indispensables dans l’accompagnement de la mise en œuvre effective du statut particulier», souligne le syndicat qui qualifie l’attitude du ministère de la Santé, de fuite en avant. Une attitude, souligne le SAP, qui «nous pousse une fois de plus à reprendre le chemin de la contestation ».
Ainsi, le syndicat a déposé un préavis de grève de trois jours qui prendra effet à compter du 18 mars prochain. Le SAP compte faire aboutir une plate-forme de revendications qui s’articule autour du respect des dispositions statutaires intégrant les paramédicaux brevetés dans le nouveau statut et l’élaboration d’un calendrier de travail et des dispositifs réglementaires afin de rendre effective la progression de carrière, inexistantes des paramédicaux de la santé publique. Il demande aussi la mise en application effective et la normalisation des postes supérieurs conformément au statut, la mise en application d’un dispositif réglementaire accompagnant le nouveau statut dans la nomination aux postes supérieurs des paramédicaux ainsi que la revalorisation des indemnités de gardes et de risques. Le SAP met en garde la tutelle et menace d’aller, à terme de son mouvement de protestation de trois jours, vers une grève illimité.
S. A.
IL COMPTE PARALYSER LES UNIVERSITÉS LES 18 ET 19 MARS
Le Cnes maintient son mot d’ordre de grève
Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) maintient son mot d’ordre de grève pour ces 18 et 19 mars. Le syndicat dénonce «l’indifférence de la tutelle devant la situation préoccupante que vit l’université algérienne».
F.-Zohra B. – Alger (Le Soir) – Selon le coordinateur national du syndicat, M. Rahmani, aucune réaction de la tutelle n’a été observée depuis l’annonce du mouvement de grève par le Cnes, il y a de cela plusieurs semaines. Le conseil du Cnes avait décidé d’aller vers des assemblées générales au niveau des différentes universités en vue de faire un point de situation sur l’université. Ils dénoncent «la léthargie du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique devant la déliquescence que connaît actuellement l’université», ceci d’autant que selon le coordinateur du Cnes, ces problèmes ont été régulièrement exposés à la tutelle sans qu’il y ait une réponse pour autant. Décidés à débrayer, les enseignants universitaires renouent avec la protestation. Toutefois, et selon M. Rahmani, le Cnes devra rencontrer les responsables de la tutelle ce 11 mars en vue de discuter de la question des logements. Une autre réunion est prévue sur le thème de la recherche scientifique. Il s’agit, selon le coordinateur du Cnes, de faire le bilan des réformes et d’apporter des corrections à la deuxième loi sur la recherche. Les discussions porteront, selon notre interlocuteur, sur l’avant-projet de la troisième loi. Le syndicat explique, néanmoins, qu’il s’agit de discussions de forme et non de fond comme souhaité par la base. M. Rahmani dira à ce propos que les questions cruciales, telles que les libertés syndicales, ne sont pas à l’ordre du jour avec la tutelle. Pour le syndicaliste, l’université n’arrive pas à prendre correctement en charge le nombre important d’étudiants qui la rejoignent chaque année, alors que le niveau de qualité visé n’est pas atteint. M. Rahmani est, également, revenu sur le statut particulier des enseignants du supérieur qui a été signé en 2008 alors que les textes d’application ne sont pas parus à ce jour. Concernant les salaires, il dira que la grille a été élaborée selon le diplôme et non selon l’ancienneté, chose qui pénalise le corps enseignant. Notre interlocuteur dénoncera, par ailleurs, le fait que le programme de logements destinés aux enseignants universitaires dans le cadre d’un programme présidentiel en 2007 n’a pas encore abouti.
F.-Z. B.