Le débrayage dans les bureaux de poste au niveau national s’est poursuivi, hier, bien que le syndicat représentant ce personnel juge ce mouvement illégal. Selon lui, «le préavis de grève n’a pas été déposé».
«Certes, c’est le syndicat qui devait déposer le préavis de grève. Mais comme il est du côté de l’administration, il a refusé de nous soutenir et de nous appuyer dans notre débrayage», expliquait, hier, un gréviste, responsable à la Grande- Poste.
Cette grève, déclenchée dimanche dernier, at- il ajouté, «n’a suscité aucune réaction de la part de l’administration d’Algérie Poste». «Mais tant que nos revendications ne sont pas satisfaites, la grève se poursuivra », clament les grévistes, en indiquant, néanmoins, que le service minimum est assuré.
La principale revendication des postiers consiste en l’application de l’accord conclu entre Algérie-Poste et le syndicat, en mars dernier, suite à un premier mouvement de grève qui avaient alors paralysé les bureaux de poste. «Notre plate-forme de revendications comptait 18 points. Bien que nous n’ayons pu arracher que 7 points, nous avions mis fin notre grève. Mais le problème, c’est que même ces points n’ont pas été appliqués à ce jour.

D’où notre mouvement de grève», expliquent les grévistes qui se plaignent, entre autres, de la dégradation des conditions de travail. «Les plafonds humides risquent de nous tomber sur la tête d’un moment à l’autre et nous n’avons même pas de chaise pour s’asseoir !
Nos logiciels et nos prestations de service sont de très mauvaise qualité, nous attirant le courroux de nos clients. Elle est où la promesse de la tutelle quant à la modernisation de la Poste ?», s’interrogent de nombreux employés.
En outre, les grévistes se plaignent également du non respect, par l’administration, du plan des carrières. «Beaucoup de fonctionnaires travaillent depuis 35 ans avec le même grade ! Aucune évolution dans les échelons. Et même pour ceux qui sont passés à un autre grade, le salaire ne suit pas !», indiquent-ils en réclamant également l’octroi de primes de rendement ainsi que l’accès à la formation pour les travailleurs, comme promis par la tutelle.
«Le syndicat a une grande responsabilité dans cette situation. S’il avait joué son rôle en faisant pression sur l’administration pour qu’elle applique l’accord convenu entre les deux parties, nous ne serons pas en grève», constatent les grévistes, en accusant le syndicat de «complicité» avec l’administration.
Farida Belkhiri
LE DG D’AT : UNE ACTION EN COURS POUR CONTENIR LA GRÈVE «ILLÉGALE»
Le DG d’Algérie Poste, Mohamed Laïd Mahloul, a affirmé, hier à Alger, qu’une action était en cours avec le syndicat pour contenir la grève observée depuis dimanche dernier par les travailleurs du secteur, la qualifiant «d’illégale».
Dans une déclaration à l’APS, M. Mahloul a souligné que «les représentants officiels des travailleurs du secteur (syndicat d’Algérie Poste) sont en contact avec les protestataires pour tenter de les raisonner et examiner les moyens de prendre en charge leurs revendications». Le dialogue n’a jamais été interrompu, à travers l’écoute des revendications des travailleurs et la prise en charge de leurs préoccupations, a-t-il souligné.
Cependant, il a affirmé que «cette grève est dirigée par des individus dont l’objectif est de réaliser des intérêts personnels, en incitant des personnes à soulever des revendications qui n’ont rien à voir avec l’administration générale et dont la satisfaction passe par la hiérarchie».
«Les protestataires n’ont pas respecté le cadre défini par la loi», a-t-il souligné, appelant ces derniers «à être raisonnables et à faire prévaloir l’intérêt général », eu égard à l’importance d’Algérie Poste et à sa relation directe avec les citoyens.