Les transports tournaient au ralenti, hier matin, en Tunisie et les supermarchés, magasins, cafés sont restés fermés dans de nombreuses villes, alors que l’armée a été déployée dans le centre de Tunis de crainte de violences.
Le mouvement de grève est organisé par la très puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT), pour les funérailles de l’opposant Chokri Belaïd, dont l’assassinat mercredi a aggravé la crise politique et provoqué des violences dans plusieurs villes. L’aéroport de Tunis-Carthage, le principal du pays, restait ouvert mais le trafic était très perturbé et un grand nombre de vols ont été annulés, ont indiqué un représentant de la compagnie nationale Tunisair.
En ville, les rues étaient largement vides, peu de passants et de voitures circulant. Seuls de rares bus étaient visibles mais le tramway de Tunis semblait cependant fonctionner. Les rames, d’ordinaire bondées étaient quasi-désertes dans la matinée. Les supermarchés, les boutiques et les cafés sont restés fermés.
Sur l’avenue Habib Bourguiba au cœur de la capitale, les rideaux de fer étaient tirés et les terrasses qui peuplent habituellement les trottoirs n’ont pas été sorties. Ce scénario se répète dans de nombreuses villes, notamment Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, Kasserine (centre-ouest) et Gafsa (centre, bassin minier). Des épiciers ont cependant ouvert, l’UGTT ayant autorisé la vente des produits alimentaires le jour de la grève.
A Zarzis, autre point chaud près de la frontière libyenne, les administrations et banques étaient fermées, cependant le marché hebdomadaire fonctionnait. A Tunis, des camions de l’armée ont été déployés sur l’avenue Bourguiba, épicentre des heurts entre policiers et manifestants dans la capitale ces deux derniers jours. Les militaires viennent renforcer un important dispositif policier, nombre de bus et de fourgons cellulaires étant déployés pour répondre à tout incident.
La centrale syndicale forte de 500 000 membres a appelé au calme. C’est une grève pacifique contre la violence, a-t-elle indiqué. Après l’assassinat de Chokri Belaïd mercredi, la Tunisie a été secouée par deux journées de violences qui ont fait au moins un mort dans les rangs de la police. L’opposant devait être inhumé en début d’après-midi à Djebel Jelloud, banlieue au sud de Tunis.
Nawal.Z