A quand la fin de la grève?
De nombreuses craintes! Des centaines de milliers d’élèves sont pris en otage.
La semaine commence aujourd’hui par des classes vides. Les syndicalistes sont bien décidés à poursuivre leur mouvement de protestation pour la troisième semaine consécutive.
Le secteur de l’éducation connaît un pic de débrayages. Contacté par nos soins, le président de l’Union nationale des associations des parents d’élèves, Khaled Ahmed, regrette cette situation en expliquant que c’est décevant notamment que des centaines de milliers d’élèves soient pris en otage. «Cette grève qui entame pratiquement sa 3e semaine est très inquiétante surtout qu’elle intervient dans un contexte sensible et prend en otage les élèves», indique Khaled Ahmed en précisant que leurs efforts à convaincre les syndicalistes à rompre cette grève n’ont pas abouti, notamment que les syndicalistes radicalisent leur mouvement et annoncent une grève illimitée.
Il poursuit ses propos par: «Nous avons contacté les syndicalistes afin de trouver une solution, sachant qu’il ne reste que certaines revendications», souligne le président de l’Union nationale des associations des parents d’élèves, en appelant à placer l’intérêt de l’élève au-dessus de toute autre considération.
Selon des témoignages recueillis devant les établissements d’enseignements, les parents d’élèves sont préoccupés par cette situation qui persiste. «La poursuite de la grève prouve l’échec de la stratégie et la volonté du ministère de la tutelle», révèle un parent d’élève qui ajoute que cette grève est le fruit de l’anarchie au sein de l’éducation. «Cette situation qui persiste au sein de l’éducation aurait sans doute des conséquences fâcheuses sur la qualité de l’enseignement et le résultat de nos enfants», regrette un autre parent d’élève en souhaitant voir résoudre les conditions de travail des enseignants le plus tôt possible afin de terminer l’année scolaire sans surprise, surtout que le flou est total. «La crise est profonde», poursuit-il.
Par ailleurs, la plupart des parents partagent le même avis et le même souci, notamment que les grèves persistent et ne cessent de se poursuivre en mettant les élèves dans des situations difficiles, sachant que ce mouvement entame sa troisième semaine sans aucun résultat. Les syndicalistes qualifient la réaction du ministère de tutelle, de protocolaire et sans engagements définis.
Surtout que le département de la tutelle, selon eux, ne prend pas au sérieux leurs revendications soulevées. Contacté par nos soins, de son côté, le coordinateur du Conseil national autonome des professeurs d’enseignement secondaire et technique (Cnapest), précise que leurs revendications sont légitimes et légales, et que les conditions de l’Ecole algérienne sont dramatiques. «Ce n’est pas nous qui l’avons voulue, c’est le ministère qui veut aggraver cette situation. C’est un point de non-retour», révèle-t-il. «Nous n’avons pas de leçon à recevoir des ‘saisonniers » qui apparaissent seulement en temps de grève, sachant que la situation est plus que dramatique», explique-t-il encore. Il ajoute que la grève se poursuivra jusqu’à mercredi prochain. Les syndicats ne semblent pas baisser la garde.
Pour sa part, le président de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation Sadek Dziri, revient sur la plate-forme de revendications socioprofessionnelles qui, jusqu´à aujourd´hui, ne sont pas satisfaites. «Nous avons saisi le ministère qui a refusé le dialogue», regrette M.Sadek qui ajoute entre autres que l’organisation syndicale a privilégié la voie du dialogue, mais le ministère n’a pas exprimé sa volonté de poursuivre le travail en commun avec ses partenaires sociaux pour consolider les acquis et améliorer davantage les conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur de l’éducation.
Par ailleurs et dans le même contexte fragile, le bureau national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) a décidé avant-hier de reconduire la grève pour la troisième semaine consécutive, dans un communiqué rendu public.
Rappelons que cette décision intervient sur la base des décisions des assemblées générales des enseignants tenues la semaine dernière, en application des décisions et recommandations du conseil national, lors de sa dernière session.