La devise même du syndicat repose sur un principe revendicatif soit «arracher des acquis et en revendiquer d’autres: un peu souvent mieux que beaucoup jamais…car beaucoup jamais c’est rien toujours».
Qui veut la tête de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit Remaoun? Autrement dit, au point où on en est: veut-on l’aboutissement des revendications posées ou plutôt le départ de la ministre? La question mérite d’être posée désormais. Quand bien même les revendications sont légitimes et méritent des négociations sérieuses et avec des engagements sérieux, on ne peut se cogner contre le mur et crier à la victime. Aujourd’hui, on peut même se douter des arrière-pensées de cette grève qui est gagnée, malheureusement par un pourrissement sans précédent, en tenant compte de l’impasse qui caractérise ce mouvement.
Les nouvelles normes de négociations imposent le principe de gagnant-gagant, mais devant une situation de blocage, de pourrissement, on se demande vraiment si ce n’est pas la tête de Benghebrit, voire son projet de restructuration du secteur qui est visé.
Une brève rétrospective nous renseigne, on ne peut mieux, sur les dessous de ce mouvement qui n’a que trop duré. Alors que nouvellement désignée à la tête d’un secteur aussi névralgique que sensible, Mme Benghebrit a fait l’objet d’une campagne et des attaques sans précédent au lendemain de son installation à la tête du ministère de l’Education.

En effet, pour rappel, Mme Nouria Benghebrit Remaoun a fait face à un véritable «acharnement» et à des accusations qui n’ont ni fond encore moins de relation avec les questions qui concernent le secteur de l’éducation. En effet, au lendemain de son installation, soit le 5 mai de l’année dernière, Mme Benghebrit se retrouvait sous les tirs croisés des milieux arabisants et de certaines parties qui, dans de honteuses dérives anti-judaïques et antisémites, lui reprochaient ses supposées origines «juives» d’une part et un fort penchant pour la «francophonie» en l’accusant même de «francophilie», d’autre part. Sa nomination à la tête du secteur de l’éducation a provoqué une véritable levée de boucliers des milieux arabophones baâthistes qui, le jour-même de sa nomination, lui ont «réservé» un lynchage d’une extrême violence et une campagne de dénigrement sans précédent aussi bien dans la presse nationale que sur la Toile.
Les différentes sorties médiatiques de Mme Benghebrit qui ont «catégoriquement rejeté ces accusations», tout en s’engageant à promouvoir l’Education nationale et à poursuivre le dialogue pour résoudre les problèmes de son secteur, ont atténué un tant soit peut cet acharnement.
Lequel acharnement est vite réanimé sur la Toile, notamment à l’occasion de cette grève du Cnapeste qui est de son droit de revendiquer, de protester et surtout d’imposer son rapport de force, mais pas au détriment d’une école qu’on n’a pas cessé de qualifier de sinistrée. La devise même du syndicat repose sur un principe revendicatif soit «arracher des acquis et revendiquer d’autres: un peu souvent mieux que beaucoup jamais…car beaucoup jamais c’est rien toujours». Après plus d’un mois de grève, le Cnapeste ne lâche toujours pas prise.
En optant pour une grève illimitée, d’un jour reconductible, il semble perdu dans un chemin sans issue. Il a choisi, désormais, de faire cavalier seul et contre tous. Il fait l’objet de tirs croisés des parents d’élèves, des élèves et de l’opinion publique. L’intervention du Premier ministre est plus que souhaitable pour mettre un terme à cette grève pour sauver d’abord, l’école publique, les élèves, le Cnapeste et le ministère…