Les travailleurs de l’Etusa maintiennent leur mouvement après une semaine de protestation et ne comptent pas s’incliner devant les déclarations de la direction générale. Vendredi, dans la presse, le directeur général avait annoncé que toutes les fiches de paie comportaient les augmentations garanties dans le protocole d’accord signé le 16 octobre. Néanmoins pour les travailleurs, il en est tout autrement.
En dehors de leur remise un vendredi, jour de repos hebdomadaire, les travailleurs contestent ces fiches de paie qui ne comportent pas le taux de retenue sur l’IRG, selon un des porte-parole des grévistes, M. Kheroubi, qui se demande «sur quelle base ont-ils procédé à la retenue IRG ? Nous dénonçons aux autorités cette pratique.
Une enquête à ce sujet doit être menée car le problème est grave», s’indigne-t-il, ajoutant qu’hier, l’argent n’était pas disponible dans les comptes CCP, et que le DG avait menti en déclarant que le salaire d’un employé n’était pas inférieur à 35 000 DA, alors que sur cette fiche de paie, le montant s’élève à 29 335 DA. Pour la majorité des travailleurs rencontrés hier à la centrale syndicale, ce mouvement n’est pas mené pour des considérations pécuniaires mais pour des principes socioprofessionnels et éthiques, à savoir «dénoncer la corruption qui règne au sein de l’entreprise (…) Avant, nous étions prêts à négocier le départ du DG mais maintenant, nous exigeons sa démission.
C’est un point sur lequel nous ne reviendrons pas», nous ont-ils dit. Par ailleurs, ces derniers exigent la démission de Abid Bouteba de la présidence du Comité de participation de l’entreprise (CP). Il est à rappeler que lors du précédent mouvement au mois d’octobre, les travailleurs avaient obtenu la démission de M. Bouteba, secrétaire général du syndicat d’entreprise. Ces derniers exigent désormais sa mise à l’écart des responsabilités de l’entreprise. «M. Bouteba doit partir du CP.
Il est impliqué au plus haut point dans la corruption qui gangrène l’Etusa. La tutelle devrait s’attarder sur son cas et procéder à une enquête dans les plus brefs délais», nous ont-ils affirmé. Par ailleurs, des travailleurs attendent avec impatience le retour aujourd’hui de Abdelhamid Sidi Saïd, secrétaire général de l’UGTA, seul à même de régler ce conflit qui risque de perdurer. «Demain (aujourd’hui ndlr), nous espérons passer à une autre étape de notre mouvement.
Sidi Saïd est le seul en qui nous avons confiance. Il connaît bien notre situation et surtout l’entreprise qu’il a soutenue pour lui éviter la faillite dans les années 1980», a affirmé l’un des travailleurs. En outre, ces derniers évoquent une pression psychologique que mène la DG à leur encontre. Au sujet des pertes que subirait l’entreprise, M. Kherroubi nous a affirmé que ce problème n’était pas
du ressort des employés de l’Etusa mais bien de la DG qui est responsable de mauvaise gestion, ajoutant qu’il dément formellement les propos du DG concernant les menaces que subiraient certains travailleurs qui voudraient reprendre leur poste. «Nous n’avons pas le droit de menacer nos collègues. Ici, nous sommes une force et le DG le sait. Il utilise ses dernières cartouches alors que nous, nous avons les moyens de lui faire face», nous a-t-il dit.
Sabrina Benaoudia