La grève illimitée des chauffeurs de bus et receveurs relevant de l’Etablissement de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa), entamée depuis lundi, va vers le maintien. Comme à chaque débrayage, c’est le citoyen qui demeure pénalisé.
Un autre jour de forte perturbation dans le secteur du transport public. Les citoyens de la capitale trouvent du mal à se déplacer depuis que l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) a été littéralement paralysée par une grève illimitée des travailleurs.
Au cinquième jour de débrayage, les bus bleus de l’Etusa (ex-RSTA) sont toujours immobilisés. Une grève qui n’a pas été sans créer une situation désagréable pour ceux qui ont pris l’habitude de prendre le bus. Ces derniers sont livrés à eux-mêmes, surtout en ces jours de pluie et de mauvais temps.
Ils sont contraints de prendre un taxi, à chaque déplacement, tant les bus privés, improvisés pour la situation, n’arrivent plus à assurer cette mission, vu le nombre des voyageurs.
Une solution qui n’arrange pas tout le monde, surtout que les prix affichés par les chauffeurs de taxi sont exorbitants, profitant de la moindre occasion pour sortir leurs griffes. Les étudiants seront pénalisés à leur tour, dès ce dimanche si les revendications des employés ne sont pas prises en considération.
En dépit du versement de la paie du mois d’octobre, les employés de l’Etusa sont toujours en rogne. Le collectif des travailleurs de cette entreprise publique observe une grève depuis lundi dernier, et elle risque de se prolonger indéfiniment tant que les revendications socioprofessionnelles ne sont pas satisfaites.
Les représentants du bureau syndical dissout, contactés par l’APS, ont affirmé leur détermination à poursuivre le débrayage et plaidé, par ailleurs, pour le rétablissement du bureau pour «faciliter le dialogue». De son coté, la direction de l’Etablissement de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) qualifie cette grève d’«illégale».
«Cette grève est illégale. Toutes les revendications des grévistes pour l’application de la convention collective de 1997 ont été satisfaites en octo-bre de l’année 2012. Il n’est plus possible de tolérer ce genre de débrayages inopinés qui causent des désagréments aux usagers des transports et des pertes à l’entreprise», a déclaré le DG de l’Etusa, Yacine Krim, joint au téléphone par l’APS.
Pour lui, les travailleurs en grève «réclament l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail» selon lequel, a-t-il rappelé, le salaire national minimum garanti (Snmg) doit englober le salaire de base, les primes et les indemnités quelle que soit leur nature, à l’exception des indemnités versées pour payer les dépenses assumées par le travailleur.
«L’article 101 de la convention collective stipule que le salaire de base des travailleurs ne doit pas être inférieur au Snmg qui est de 18 000 DA», a-til encore rappelé, précisant que l’abrogation de l’article 87 bis du code de travail «ne relevait pas de ses prérogatives, mais de celles du gouvernement» et concernait d’autres secteurs.
Yacine Krim a assuré que les articles de la convention collective de 1997 sont appliqués et qu’«il était du devoir de l’Etusa d’appliquer et de respecter les lois en vigueur», appelant les grévistes à «assumer leur responsabilité ».
A propos de la décision, en octobre dernier, du gel de la section syndicale de l’entreprise affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), imputée par les grévistes à la direction générale de l’Etusa, M. Krim a indiqué que cette décision «relevait des instances syndicales et pas des prorogatives de l’entreprise». A noter que cette grève des travailleurs de l’Etusa fait suite à d’autres qui ont déjà été observées.
L. A. R.