Dans le secteur de la santé c’est au tour des anesthésistes de se mettre en évidence Que ce soit le personnel navigant d’Air Algérie, les agents de la Sntf, les transporteurs (privés) de voyageurs, les praticiens de la santé, tous attendent avec impatience le fameux statut.
Il y a quelques jours, les transporteurs privés de la wilaya de Tizi Ouzou avaient paralysé la ville à l’aide de leurs cars pour protester contre la délocalisation de la gare routière. Leur emboîtant le pas, des agents de la Société nationale des transports ferroviaires, qui réclamaient une amélioration de leurs conditions salariales et de travail, avaient observé une journée de grève, en se couchant, carrément, le long de la voie. De son côté, le personnel navigant de la compagnie Air Algérie avait déclenché un mouvement de protestation d’une grande ampleur en gelant son activité durant plusieurs jours pour une histoire de statut et de revalorisation salariale. Le secteur des transports est en pleine effervescence. Depuis, l’indépendance, il n’a pas vécu pareille situation. Certes, beaucoup de choses ont changé depuis, mais les salaires n’ont pas suivi et les responsables, apparemment, préoccupés par d’autres tâches, n’ont rien fait pour y remédier. Concocter un statut, est-ce une entreprise vraiment difficile? D’ailleurs, on s’étonne qu’une compagnie aussi importante qu’Air Algérie ne dispose pas encore d’un statut particulier applicable à tout le corps navigant. Le recours à la grève est devenu un moyen pour faire pression sur les employeurs, mais a-t-on pensé à tous les voyageurs qui sont pris en otages? Le retour à la table des négociations constitue un pas positif. Reste à savoir, maintenant, si travailleurs et employeurs sont sur la même longueur d’onde. Les informations, qui nous parviennent des pourparlers entamés vendredi entre représentants du personnel navigant et la direction d’Air Algérie, ne plaident pas, en tout cas, en faveur d’une solution rapide et globale du conflit. Les premiers donnent l’impression de camper sur leur position en réclamant la promulgation d’un statut et une augmentation salariale substantielle.
La direction, elle, refuse de céder sur l’essentiel et s’en tient aux 20% qu’elle avait proposés aux grévistes aux premiers jours de la protestation. Les communaux ne sont pas en reste. Comme le personnel navigant de la compagnie Air Algérie, ils exigent la promulgation d’un statut type qui mettra fin à la crise et aux inégalités salariales constatées jusque-là. Malgré les déclarations faites par le premier responsable de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui a promis de s’occuper personnellement du problème, les négociations patinent, les uns et les autres se rejetant la balle en s’accusant mutuellement de retarder les négociations. Le 31 juillet constitue la date limite. Que se passera-t-il si, d’ici-là, le statut n’est pas officiellement promulgué et les problèmes en suspens tous réglés?
Dans le secteur de la santé, après le personnel paramédical, les médecins et les résidents, c’est au tour des anesthésistes de se mettre en évidence en réclamant la révision de leurs salaires et de meilleures conditions de travail. Ne voulant plus revivre le cauchemar des grèves successives qui avaient ébranlé le secteur médical récemment, la tutelle avait décidé de prendre les devants en promettant de se pencher sur la question d’ici la rentrée. Manoeuvres dilatoires ou simple répit pour gagner du temps? Il reste que toutes les grèves qui ont secoué les secteurs des transports, de la santé et des communes ont asséné un rude coup à notre économie, déjà assez secouée comme ça par les scandales à répétition et les procès récurrents.