La grève des transporteurs de Tizi Ouzou crée l’anarchie à Alger,La grande pagaille

La grève des transporteurs de Tizi Ouzou crée l’anarchie à Alger,La grande pagaille

Les voyageurs sont pénalisés et livrés au manque de moyens de transport

Entre 350 et 400 bus assurant quotidiennement le transport de 12.000 voyageurs d’Alger vers Tizi Ouzou sont à l’arrêt.

Le conflit opposant depuis le 24 juin 2011, les transporteurs de la wilaya de Tizi Ouzou à la direction des transports risque de s’inscrire dans la durée, tant qu’aucune solution sérieuse n’est envisagée.

Les conséquences de la grève entamée par ces transporteurs suite à la délocalisation de la gare routière de Tizi Ouzou et son transfert vers la nouvelle gare de Kaf Naâdja sise à Bouhinoune se font sentir à Alger.

Les voyageurs sont pénalisés et livrés au manque de moyens de transport, à l’anarchie, la spéculation, l’arnaque et à l’escroquerie pratiqués par des transporteurs clandestins.

Ces derniers proposent aux usagers, habitués à ne débourser que 120 dinars pour se déplacer, à 500 dinars, voire 1000 dinars la place. Ainsi, un trafic informel florissant est né aux alentours, aussi bien la gare routière de Tizi Ouzou que celle d’Alger, notamment durant les week-ends.

A Alger, la technique est simple. Ils guettent les voyageurs à l’entrée de la gare routière pour leur proposer leurs services. Les passagers, n’ayant pas de choix, obéissent à la logique de ces transporteurs, attirés par le gain facile et encouragés par l’arrêt de travail des chauffeurs de bus assurant la desserte Alger-Tizi Ouzou et Tizi Ouzou-Alger.

Interrogé sur ces pratiques, un chauffeur clandestin s’est dit désolé mais «que voulez-vous que je fasse. Ces occasions ne reviennent pas toujours et autant que possible, il faut en profiter et c’est ce que je fais».

«Vous croyez que si on avait autre chose à faire, on serait ici à arnaquer les passagers?», martèle son «collègue».

Il faut dire que ces transporteurs informels agissent au vu et au su de tout le monde. Non inquiétés, ils sévissent et renforcent le malaise des voyageurs. Ils ont du pain sur la planche.

Surtout lorsque l’on sait qu’entre 350 et 400 bus assurant quotidiennement la desserte Alger-Tizi Ouzou sont à l’arrêt.

Selon l’Union nationale des transporteurs algériens, une moyenne de 12.000 voyageurs fréquentent chaque jour cette destination. Une aubaine pour les clandestins qui ne se soucient guère de la misère sociale des usagers.

Les taxis qui assurent cette destination ne peuvent en aucun cas satisfaire la demande, même s’ils appliquent toujours le même tarif qui est de 200 dinars.

A Tizi Ouzou, c’est l’anarchie

Le décor ne diffère pas trop par rapport à la wilaya de Tizi Ouzou. Au niveau du transport des voyageurs, de la capitale du Djurdjura vers la capitale, c’est l’anarchie totale. Alors que les bus sont à l’arrêt, on assiste à une course effrénée des voyageurs. «Je ne sais même pas comment faire pour trouver un taxi clandestin pour joindre la capitale», affirme un jeune au niveau de l’ancienne gare routière. La station pour taxis jouxtant cet édifice réservé actuellement aux lignes locales desservant le littoral est déserte. Aucun taxi ne s’arrête. Ils affichent tous complets. «Quelle malédiction!», s’exclame un autre, travaillant à Alger. «Il faut aller chercher un clandestin pour un prix qui dépassera certainement les 800 DA», déplore une femme accompagnée de ses enfants. «Encore faut-il les trouver. Ils ont tellement de travail qu’ils pratiquent les prix qu’ils veulent. Normal, clandestin veut dire hors-la-loi», dénonce un autre voyageur. A présent, les prix, personne n’y pense. Le problème le plus urgent est l’indisponibilité des chauffeurs de taxi.

Au niveau de la nouvelle gare, pas signe de voyageur. La grève dure encore. «Je ne sais pas comment venir ici. Où s’arrêtent les bus de l’Etuto, qui relient cette gare à la ville?», s’interroge, perdu, un citoyen rencontré par hasard, devant la nouvelle gare.

Hier, à la veille d’une autre opération «escargot» des bus, les voyageurs ne faisaient que tourner en rond. L’anarchie, paradoxalement, s’érige en règle. Qui peut faire mieux?