L’activité hospitalière était quasiment paralysée, hier, à cause de la grève des paramédicaux, largement suivie, du moins dans les établissements de santé d’Alger.
Les malades, qui se sont rendus, dans la matinée de mardi, dans les hôpitaux pour des prélèvements sanguins, des examens en radiologie ou autres, ont été refoulés. Des médecins se sont évertués à convaincre des infirmiers et des secrétaires médicales de leur rendre service en prenant en charge un malade. Il n’en demeure pas moins que les interventions chirurgicales non urgentes ont été annulées.
Présents sur leur lieu de travail, les paramédicaux grévistes portaient sur le bras un brassard jaune, sur lequel est inscrit le mot “grève”. Ainsi, le mot d’ordre du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) semble être respecté.
Il avait appelé, il y a quelques jours, le personnel paramédical des 14 CHU, 300 hôpitaux et plus d’un millier de polycliniques à un débrayage de deux jours à partir du 1er février pour amener le ministère de tutelle à accéder rapidement aux revendications du corps. Selon l’un des responsables du syndicat, quelque 90 000 auxiliaires de la santé sont impliqués dans l’action. Leur demande principale est d’ordre social, puisqu’ils exigent des augmentations conséquentes de leur salaire, avec un effet rétroactif.
Des praticiens de santé appuient, dans une large proportion, la revendication des paramédicaux qu’ils estiment légitime. à titre d’exemple, le salaire d’un infirmier qualifié avec à son actif une expérience de plusieurs années, se limite à 20 000 dinars et des poussières. Le SAP exige aussi la promulgation, dans des délais raisonnables, du statut particulier des paramédicaux qui serait en souffrance, au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière depuis trois ans. Pour la représentante des paramédicaux au CHU Bachir-Mentouri de Kouba, Mme Khodja, la corporation “ne veut plus des promesses et interpelle le ministère pour promulguer le statut particulier tel qu’il a été décidé par la commission mixte SAP-ministère”. “Nous poursuivrons notre grève demain et si nos revendications ne sont pas concrétisées nous entamerons une grève illimitée à partir du 8 février”, a-t-elle dit. D’autres grévistes de l’hôpital, qui compte quelque 375 paramédicaux, ont affirmé qu’ils ne sont “pas contre les malades” et assurent le service minimum, affirmation qu’un responsable de l’hôpital a confirmée. Le chargé de l’organique du même hôpital, coordinateur des activités paramédicales,
M. Selmati Zoubir, a regretté que le ministère “fasse des promesses qu’il ne tient pas depuis 3 ans”. Il a également déploré que la tutelle “négocie avec l’Union générale des travailleurs algériens et pas avec le SAP” qui est, selon lui, “plus représentatif”. Au CHU Mustapha-Pacha, la grève a été également observée, a-t-on constaté sur place. Au centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC), les paramédicaux se sont dits “décidés à ne pas lâcher prise” jusqu’à la promulgation de leur statut particulier.