Il est exclu de condamner cette initiative de concertation et de dialogue par l’échec, car les pourparlers sont à leur début et que les deux syndicats se disent satisfaits et «saluent la démarche de la tutelle».
Après trois mois de grève qui a secoué son secteur, le ministère de la Santé sort enfin de son silence. Le secrétaire général du ministère de Santé a invité jeudi dernier le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) à une réunion de conciliation.
Une réunion qui n’est pas synonyme de gel de la grève puisque l’Intersyndicale des praticiens de la santé publique a annoncé contre toute attente, lors d’un point de presse animé hier, la poursuite de la protestation en observant mercredi prochain un rassemblement devant la Présidence de la République.
Par ailleurs, il est exclu de condamner cette initiative de concertation et de dialogue par l’échec, car les pourparlers sont à leur début et que les deux syndicats se disent satisfaits et «saluent la démarche de la tutelle». Ainsi, les médecins grévistes préfèrent la prudence pour ne pas tomber, selon eux, dans «le piège des pouvoirs publics».
«Nous nous sommes entretenus jeudi dernier avec les responsables du ministère de la Santé, en présence des représentants du ministère du Travail et de la Fonction publique, et avons débattu la question de la prime d’intéressement et le dossier épineux du statut particulier des médecins spécialistes», a indiqué le Dr Yousfi, président du SNPSSP. «On se réjouit du fait que la tutelle a répondu pour entamer le dialogue», poursuit-il.
Le problème alors ? Les médecins spécialistes restent «fidèles» et ne veulent pas abandonner leurs «camarades de lutte», les généralistes.
Le SNPSSP, par la voix de son président le Dr Yousfi, a exigé, lors de la réunion de conciliation de jeudi, l’invitation au même titre que son syndicat de l’autre «compagnon», le SNPSP en l’occurrence. «La crise du secteur de la santé publique est plus profonde, globale et touche plusieurs corps.
La présence de nos amis généralistes dans les réunions de conciliation est plus qu’impérative. Nous avons insisté auprès du ministère sur la présence du SNPSP pour une sortie de crise pour tous les travailleurs du secteur de la santé publique», dira le Dr Yousfi qui fait savoir que les négociations reprendront ce lundi.
Les responsables du département de Barkat ont promis, de leur côté, qu’ils inviteront incessamment les médecins généralistes pour une réunion de conciliation.
Toutefois, le président du SNPSSP a souligné que les «réunions de conciliation sont le début d’un dialogue. Elles peuvent aboutir comme ne pas aboutir. Pour qu’elles soient réussies, il faut qu’il y est des réunions avec les deux partenaires sociaux», insiste le Dr Yousfi.
Le président du SNPSP, le Dr Mérabet a tenu, malgré le fait que son syndicat n’ait pas été invité à cette réunion, à féliciter son camarade du SNPSSP. «Nous saluons la démarche de la tutelle qui est en train d’emprunter le bon chemin. Nous devons attendre notre tour», dira-t-il.
Cependant, le Dr Mérabet donne une autre lecture à l’initiative de la tutelle qui tente, selon lui, de deviser les rangs des médecins en appelant séparément les deux syndicats. Un autre fait nouveau dans le bras de fer qui oppose les deux parties.
Le ministère de la Santé a appelé le SNPSP et le SNPSSP à assister à des réunions, mercredi et jeudi prochains, afin d’installer les commissions devant promulguer le régime indemnitaire.
Les deux syndicats ont décidé de ne pas prendre part à ces réunions. «Le régime indemnitaire est un point dans notre plateforme de revendications et toute solution doit passer par les réunions de conciliation.
On n’est pas prêts à atomiser notre plateforme de revendications et notre union syndicale», a annoncé le Dr Mérabet, qui souligne «l’amalgame de la tutelle» du fait que son syndicat n’a pas été convoqué pour la réunion de conciliation mais appelé pour installer la commission du régime indemnitaire.
En somme, les deux syndicats des praticiens de la santé publique exigent «des garanties et des assurances» pour une prise en charge effective de leurs revendications de la part de la tutelle, ainsi que des réunions de conciliation qui doivent associer les médecins spécialistes et généralistes.
Hocine L.