Alors que la ministre de l’Education affirme que «la plupart» des intendants qui étaient en grève ont repris le travail, le comité des économes contredit cette déclaration et affirme, à son tour, que plus de 50% des services économes des établissements scolaires sont toujours paralysés par la grève des intendants enclenchée depuis le 8 septembre.
Le Comité des intendants a contesté, hier, la déclaration de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, selon laquelle «la plupart» des intendants qui étaient en grève ont repris le travail, l’esprit de responsabilité ayant prévalu.
Pour Mustapha Nouaouria, président du Comité national des intendants de l’éducation, affilié à l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), la déclaration de la ministre est «infondée», ajoutant que la ministre connaît très bien la réalité mais «elle veut duper l’opinion publique». «Les travailleurs n’ont pas repris le travail.
La moitié des intendants est toujours en grève», assure-t-il, soulignant que la ministre de l’Education, après avoir ordonné des ponctions sur les salaires des intendants grévistes, a procédé au licenciement officiel de plusieurs économes en grève depuis la rentrée scolaire. Le responsable du syndicat, dont la grève paralyse les services de l’administration de milliers d’écoles, fait état de licenciement de 49 fonctionnaires des services économiques par la direction de l’éducation de différentes wilayas.
Selon les premières informations parvenues au comité, ces fonctionnaires ont été licenciés dans trois wilayas. Il s’agit d’Alger-Est, de Mostaganem et de Mascara. Pour M. Nouaouria, ces décisions sont «illégales et graves», soulignant que les grévistes en question n’ont jamais déserté leur lieu de travail depuis le début de la grève.
Ce qui ne donne pas le droit à la tutelle d’appliquer des sanctions à leur égard, explique le syndicaliste. Selon lui, ces mesures ne font qu’aggraver la situation et remonter encore plus les concernés contre la ministre. Pour les autres grévistes, le syndicat a qualifié de «grave» le fait de priver les intendants de tout un mois de salaire pour avoir suivi le mouvement de grève. «Ces décisions vont mener, dans les prochains jours, à un mouvement de colère de plus de 16 000 intendants contre la situation misérable qu’ils vivent», a affirmé M. Nouaouria.
Il a également assuré que le personnel de ce secteur n’allait pas se taire, ajoutant que ces sanctions ne font que creuser le fossé entre la tutelle et les travailleurs du secteur. Le représentant des intendants a, par ailleurs, annoncé le recours à «des actions de rue». En guise de riposte à la décision «arbitraire» du ministère de la tutelle et sa politique de fuite en avant, le syndicat annonce un rassemblement au niveau national pour demain.
«Les intendants ne décolèrent pas et comptent poursuivre leur grève, tout en maintenant leur sit-in le 14 du mois courant au niveau de l’annexe du ministère de l’Education, sise au Ruisseau, à Alger», souligne le président du syndicat. Les intendants de l’éducation ont tenu à exprimer leur volonté d’aller au bout de leurs revendications, «en dépit de la pression exercée par le département de la tutelle», a assuré le même document.
Il s’agit de la participation au concours d’accès au grade d’inspecteur financier, l’indemnisation de l’encadrement des examens scolaires et de la correction et la révision du statut particulier. Les protestataires revendiquent, également, l’actualisation de la décision ministérielle 91/829 portant sur les prérogatives des intendants, la promotion au grade de vice-intendant des agents comptables qui ont accompli 10 ans de service et l’institution du poste d’intendant formateur.
L. A. R.