La grève des dockers paralyse le port d’Alger, la direction dénonce un débrayage « illégal »

La grève des dockers paralyse le port d’Alger, la direction dénonce un débrayage « illégal »
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L’activité de l’Entreprise portuaire d’Alger a été quasiment paralysée mercredi 18 mai, au troisième jour consécutif de la grève générale de plus de 2500 travailleurs. Pour la direction de l’EPA, le débrayage grève est « illégale ».

Massés à l’intérieur de l’enceinte portuaire, des centaines de travailleurs ont réclamé la revalorisation de leur salaire à hauteur de 24% du salaire de base, des primes de risque et d’ancienneté et des indemnités, la permanisation de plus de 240 journaliers conformément à une décision ministérielle remontant à l’année 2008 et l’amélioration des conditions de travail, particulièrement la prise en charge médicale et les équipements de travail.



« Nous travaillons dans des conditions difficiles, nous affrontons le danger au quotidien, sans vaccination, ni casque, ni combinaison adéquate », affirme un docker, cité par APS.

Entamé dimanche, cette grève « spontanée », visait à interpeller la direction générale du port afin de répondre favorablement à la plate-forme de revendication, constituée de 41 points, estimait lundi Abdelhakim Boukezouha, secrétaire général de la section syndicale des travailleurs de l’entreprise. Déposée en 2010 sur le bureau de l’administration du port, la plate-forme n’a connu aucune suite, selon lui.

Les contestataires assurent un service minimum pour les activités essentielles du port, avait encore estimé ce syndicaliste.

Pour la direction de l’EPA, la grève est « illégale ». « Il n’y a pas eu de dépôt de préavis de grève », soulignait M. A. Ghetas, directeur général adjoint chargé des opérations au port d’Alger. Celui-ci avait fustigé le « non-respect » par les travailleurs grévistes du service minimum, soutenant que les activités du port sont « à l’arrêt depuis hier (dimanche) ».

Les revendications des travailleurs déposées à la direction générale du port constituent une « transgression » de l’accord relatif à l’augmentation des salaires et de certaines indemnités, accord établi entre la DG et la section syndicale, ajoutait ce responsable.

L’ensemble des travailleurs du port d’Alger avaient bénéficié en juin 2010 d’une augmentation des salaires de 20,5% avec une valorisation des primes et indemnités, avait rappelé M. Ghetas.

A propos des dockers non permanents, environ 400 travailleurs, sur les 620 non permanents, avaient été « permanisés », estimait –t-il, soulignant que le reste le sera dans les mois à venir.

Ce n’est pas la première fois que les dockers d’Alger montent au créneau. Le dernier débrayage en date remonte à juillet 2009.

Le port d’Alger, l’un des plus importants du pays, emploie plus de 900 dockers, dont 450 permanents, 160 contractuels et 336 journaliers.