La grève dans l’Education s’enlise sur fond de turbulences politiques graves au sommet de l’Etat

La grève dans l’Education s’enlise sur fond de turbulences politiques graves au sommet de l’Etat

La grève dans l’Education nationale s’enlise faisant planer du coup des risques de pourrissement dans un climat politique général des plus explosifs. Les syndicats optent donc pour le jusqu’au-boutisme, au lieu de faire preuve de lucidité et de responsabilité, après une semaine sous haute tension politique qui a révélé de graves turbulences au sommet l’Etat.

Exception faite pour le SATEF dont le président, Boualem Amoura, avait déclaré mercredi dernier que son organisation « ne peut pas et ne veut pas s’aventurer en ce moment crucial que vit note pays pour ajouter de l’huile sur le feu, en appelant à une grève alors que nous sommes à deux mois de l’élection présidentielle ».

Et visiblement, les déclarations du ministre de l’Education nationale mercredi au JT de 20 heures n’ont pas convaincu. Preuve en est, la position de l’UNPEF qui a annoncé jeudi sa décision de reconduire la grève pour la troisième semaine consécutive. En effet, dans un communiqué mis en ligne sur son site officiel, le syndicat a indiqué que la grève se poursuit à travers les 48 wilayas du pays “malgré les menaces et les intimidations accompagnées de temps à autre de promesses” avant de réitérer la détermination de ses adhérents à poursuivre le mouvement de protestation jusqu’à l’aboutissement de ses revendications.

Le syndicat de Sadek Dziri, tout en appelant à la reprise du dialogue avec la tutelle, promet aussi une réponse par rapport à ce qui est qualifié dans le communiqué de « prétendue prise en charge des revendications .

Que décidera pour sa part le CNAPEST, après les trois jours de grève, notamment dans le secteur du secondaire ? Va-t-il renouveler son mot d’ordre et suivre ainsi l’UNPEF ? En tous cas les syndicats, ignorant totalement les intérêts des élèves sont entrain de se livrer à une surenchère syndico-syndicale, sur fond de bataille de représentativité sur le terrain, avec en point de mire la contrôle de la manne que représente les œuvres sociales qui se chiffrent en milliards de centimes.

Les organisations des parents d’élèves, pas plus que les élèves eux mêmes sont dans une situation d’impuissance totale. Leur multiples appels à la sagesse, qu’il faut saluer au passage, sont hélas restées sans écho. Ni du côté syndical, ni du côté des pouvoirs publics. Car faut-il le rappeler au passage, l’Union des fédérations des parents d’élèves avait lancé un appel de détresse au Premier ministre juste avant son départ en Ethiopie.

Entre temps, Sellal est rentré, mais il n’a rien fait, jugeant peut être plus sage de laisser l’initiative à son ministre Baba Ahmed. Sauf que ce dernier est aujourd’hui dépassé par le conflit qui a pris une dimension telle qu’une intervention politique s’impose. Et urgemment. Car un pourrissement dans les écoles, conjugué à la situation explosive qui prévaut dans la wilaya de Ghardaïa, avec les turbulences au sommet de l’Etat, l’agitation sociale… ce sont là les ingrédients d’un scénario idéal pour une déflagration généralisée du pays, à Dieu ne plaise.