L‘union européenne et les droits de l’homme
Aujourd’hui, lundi, l’UE a rendez vous avec « son partenaire avancé » piégé par le combat des droits de l’homme que mène la Ghandi sahraouie en grève de la faim depuis le 16 novembre. Son ombre hante Bruxelles exhortant en vain le Maroc à respecter ses « obligations internationales » et à coopérer avec Madrid pour trouver une solution a la crise politico-diplomatique.
Jusque là, le rappel à l’ordre du 10 décembre, émis par la présidence suédoise, s’est heurté au mur de l’indifférence et du mépris affiché par le royaume marocain qui s’affiche en modèle de démocratie et des droits de l’homme. Quelle sera alors la riposte européenne ? Contrainte à la réclusion dans le terminal de Lanzarote, la militante sahraouie vit autant le calvaire du refoulement de son El Ayoune natale que le risque d’une expulsion manu militari brandie par les autorités espagnoles. « Cela ne va pas durer éternellement.
L’administration de l’aéroport a déjà porté plainte contre Haidar pour trouble à l’ordre public, estime une source locale. Privée se son droit inaliénable au retour dans sa ville natale et du séjour espagnol légalement autorisé par sa carte de séjour, la Ghandi sahraouie a fait tomber les masques de la forfaiture et de la complicité qui caractérisent l’ambivalence des rapports de l’UE et de l’occupant coupable de violations massives des droits de l’homme sahraoui Le « combat juste » et pacifique d’Aminatou Haidar reflète les vertus d’un peuple fier et digne, mobilisé pour défendre ses droits à l’autodétermination et à une existence souveraine.
A Lanzarote, la figure emblématique de la cause sahraouie, portée par un mouvement de solidarité et de sympathie inégalé, affirme une détermination sans pareille pour imposer, au prix de sa vie, le respect des droits humains le plus élémentaires. «Aminatou a donné un repère pour le combat des sahraouis. La communauté internationale ne peut pas faire comme si le peuple sahraoui n’existe pas» a pertinemment lancé, en marge de la conférence d’Alger sur les villes jumelées et les villes solidaires avec le Sahara occidental, Mme Maughin Claude, l’épouse de Naama Asfari, détenu à la prison de Tizni et appelé à être rejugé le 21 décembre.
Des craintes sur la vie d’Aminatou Haider suscitent beaucoup d’inquiétudes exprimées par la secrétaire d’Etat Hillary Clinton à son homologue marocain, Taieb fassi Fihri et émettant le souhait d’un règlement « dés que possible » de cette crise inscrite dans le registre des relations bilatérales entre le Maroc et l’Espagne. Ce lundi, le Ministre des Affaires étrangères Moratinos est attendu à Washington, au moment ou l’UE qui reçoit le Maroc est confrontée à l’épreuve de vérité des droits de l’homme.