La gestion des sites livrés en 2001 et en 2002 laisse à désirer AADL : les cités dans un état de dégradation avancé

La gestion des sites livrés en 2001 et en 2002 laisse à désirer AADL : les cités dans un état de dégradation avancé

De nombreux sites sont dans un état déplorable engendré par les malfaçons flagrantes, notamment l’étanchéité murale et celle des terrasses, le manque de drainage d’eaux pluviales et d’éclairage, des ascenseurs qui ne fonctionnent plus depuis une année voire deux ans…

La direction générale de l’AADL s’attelle à achever les programmes de logements au profit des souscripteurs de 2001-2002 et ceux de l’année 2013. Des engagements ont été pris pour être au rendez-vous. La tâche n’est pas de tout repos certes, mais l’agence semble reléguer au second plan la gestion des sites déjà bâtis et occupés par les locataires. De nombreuses cités souffrent d’énormes problèmes qui pourrissent le quotidien des habitants. Plusieurs d’entre elles sont dans un état déplorable engendré par les malfaçons flagrantes qui ont surgi juste quelques mois après que les bénéficiaires eurent pris possession de leur appartement. Certaines menacent même la vie de ces derniers.

Le principal et non moins épineux problème commun à ces sites concerne notamment l’étanchéité murale et celle des terrasses. Des centaines de plaintes évoquant des problèmes d’étanchéité, de manque de drainage d’eaux pluviales, des ascenseurs qui ne fonctionnent plus depuis une année voire deux ou trois ans et autres anomalies… ont été formulées par les locataires et déposées sur les bureaux des services concernés de l’AADL. Les gérants des sites reconnaissent bel et bien l’existence de toutes ces irrégularités. Dans pareil cas, l’entreprise réalisatrice liée par contrat décennal avec le maître de l’ouvrage devra apporter les réparations nécessaires conformément à la réglementation en vigueur. Car, les différentes opérations de réhabilitation et de restauration relèvent de la responsabilité directe des promoteurs immobiliers, tel que le stipule la loi n°11-04.

En cas de refus, des mises en demeure devront être adressées, en principe, à la société incriminée. Or, force est de constater, souligne une source proche de ce dossier, que les entreprises ne sont jamais interpellées à ce propos. Au titre de la responsabilité décennale prévue par la loi 11-04, texte qui fixe les règles régissant l’activité de promotion immobilière, notre source indique qu’il reste seulement une année, c’est-à-dire 2016, pour que des mises en demeure soient envoyées par l’AADL à ses entreprises afin qu’elles réparent tous les dommages subis par le gros œuvre des immeubles.

Charges payées pour “zéro” prestation !

En termes plus clairs, une fois l’année en cours passée, l’AADL ne pourra plus interpeller ces sociétés. Les actes de réparation se feront par conséquent via de nouveaux marchés qui lieront l’AADL avec d’autres entreprises spécialisées par voie d’appels d’offres. Ce qui va générer des dépenses supplémentaires à l’agence en cette période d’austérité. Faute de prise en charge effective de ces déficiences constatées, plusieurs locataires ont décidé d’ester en justice l’AADL. En effet, de multiples problèmes persistent toujours dans les cités telles que les Bananiers, Ouled Fayet, El-Achour et Kouba (ex-Gué-de-Constantine)… Les locataires continuent à payer les charges alors que les prestations que devait assurer Gest-Immo, une filiale de l’AADL, sont lamentablement médiocres voire quasiment inexistantes.

À la cité 416-Logements AADL de Kouba (ex-Gué-de-Constantine) où se trouve paradoxalement le siège de la direction générale de Gest-Immo, sur les 16 ascenseurs… trois seulement fonctionnent. À ce propos, une source sûre révèle que sur l’ensemble des ascenseurs des 55 000 logements AADL édifiés à l’échelle nationale depuis 2001, seuls 60% sont utilisables.

Le reste est à l’arrêt. Au lieu d’acheter de nouvelles pièces pour les réparer, les gérants des sites préfèrent dépanner en prélevant des pièces des autres ascenseurs, compliquant davantage la situation. Les minuteries de tous les paliers de cette cité sont défectueuses depuis plus d’une année, plongeant les habitants dans le noir et l’insécurité. “Vous trouvez logique que cette société n’arrive plus à changer les lampes des couloirs et des parties communes ? Ne parlons pas des suppresseurs d’eau qui tombent sempiternellement en panne sans être réparés”, déplore un des locataires. “À la DG de Gest-Immo, les responsables nous ont signifié qu’ils ne disposent ni de matériel ni d’aucun moyen pour effectuer les réparations nécessaires. Pis, ils affirment qu’ils ne peuvent plus acheter la pièce pour réparer les ascenseurs sans avancer des raisons valables”, regrettent les locataires qui ne savent plus à quel saint se vouer d’autant plus que les diverses entrevues avec les gérants du site n’ont abouti à rien.

Si les habitants continuent de payer leurs charges chaque mois, les responsables de l’AADL, quant à eux, affichent un profond mépris à l’égard des résidents des étages supérieurs mais surtout les malades chroniques dont des cardiaques et des diabétiques ainsi que des femmes avec bébés qui empruntent à leur grand dam les escaliers, rendant leur quotidien infernal.

Le DAG a exprimé franchement son incapacité à résoudre le problème tandis que le DG ne daigne même pas recevoir les locataires. Il s’agit, selon ses dires, d’un passif qu’il ne veut pas assumer, lui qui a été fraîchement installé à ce poste. Mais en fait, quelle responsabilité assume la société Gest-Immo ?