En dépit de leur bonne volonté, les P/APC avouent que la prise en charge de 43 établissements scolaires est impossible compte tenu du budget communal.
Lieux incontournables du savoir, les écoles primaires sont livrées à elles-mêmes car les APC ne possèdent pas les moyens financiers, humains et matériels pour leur assurer un minimum de bien-être à même de leur permettre de fonctionner dans de bonnes conditions. Patrimoine communal, elles dépendent des APC contrairement aux collèges et lycées qui disposent d’une autonomie financière et d’un budget conséquent pour l’entretien, le gardiennage, le chauffage, les travaux de réhabilitation, les factures de l’ADE, de Sonelgaz, d’Algérie Télécom, l’achat du matériel pédagogique, des équipements et autres.
Approché, le président intérimaire de l’APC de Guelma nous confie : “Nous gérons 43 écoles primaires auxquelles nous détachons du personnel d’entretien, des gardiens de jour et de nuit. Nous leur attribuons les produits d’entretien, les fournitures scolaires et de bureau, les appareils de chauffage et nous prenons en charge tous les frais inhérents à leur fonctionnement. Nous apportons notre contribution aux cantines scolaires à qui nous affectons le personnel adéquat et assurons les dépenses relatives au transport, à la cuisson des repas chauds, etc. Comment voulez-vous qu’on puisse répondre à tous ces besoins colossaux ?”
Nous avons effectué cette semaine une petite virée dans plusieurs écoles primaires du chef-lieu de wilaya et le constat est affligeant : hygiène déplorable, absence de réservoirs ou bâches à eau, sanitaires obstrués, murs et plafonds parfois fissurés, vitres cassées, portes et fenêtres inopérantes, mobilier en mauvais état, installation électrique défectueuse,… A quelques jours de la rentrée des classes, les établissements scolaires de l’enseignement primaire n’ont pas subi de lifting pour accueillir dans des conditions idéales les milliers d’élèves qui auraient souhaité évoluer dans un environnement sain et agréable.
Quelques chefs d’établissement se sont rapprochés de nous pour tirer la sonnette d’alarme : “Au mois de juin, nous avons transmis à la mairie un rapport de fin d’année où nous avons mentionné les travaux urgents à entreprendre et nos besoins. Ces doléances n’ont pas été honorées et nous allons effectuer la rentrée scolaire dans des conditions pénibles ! Nous sommes lésés et nous subissons ces injustices depuis des années en dépit des promesses des pouvoirs publics qui avaient promis une autonomie financière aux écoles primaires ou l’octroi d’une subvention conséquente !” De toute évidence, les écoles primaires sont défavorisées au grand dam des bouts de chou qui auraient préféré évoluer dans un cadre plus sain et plus attractif à l’image de ceux des pays voisins.
A titre illustratif, au début des années 70, la ville de Guelma abritait seulement une dizaine d’écoles primaires et actuellement ce nombre a quadruplé ! En dépit de leur bonne volonté, les édiles avouent que la prise en charge de 43 établissements scolaires est impossible compte tenu du budget communal. La ministre de l’Éducation nationale est interpellée par les élèves, leurs parents et le personnel enseignant.
H. B.