La Gendarmerie nationale tire la sonnette d’alarme,200 000 toxicomanes en Algérie !

La Gendarmerie nationale tire la sonnette d’alarme,200 000 toxicomanes en Algérie !

derL’Assemblée populaire nationale (APN) a organisé, hier, une journée parlementaire, en présence de son président, Mohamed-Larbi Ould-Khelifa, et de plusieurs parlementaires.

Intervenant pour présenter la stratégie de la Gendarmerie nationale dans la lutte contre le fléau de la drogue, le directeur du bureau de la police judiciaire de la Gendarmerie nationale, Mohamed Ben Chihab, a indiqué que le trafic de drogue a atteint des proportions alarmantes en Algérie. Selon lui, «plus de 72 tonnes de drogue ont été saisies par les services de la Gendarmerie dans plus de 3 000 affaires.»

Le même responsable a indiqué que le trafic de psychotropes a connu une forte augmentation. «Durant l’année écoulée, 55 000 comprimés de psychotropes ont été saisis par nos services», a-t-il assuré. Cette grande quantité s’explique par des ordonnances médicales trafiquées et la complicité de certains pharmaciens.

D’autre part, et selon un rapport de la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle à l’APN, «le nombre de consommateurs de drogues a atteint 200 mille personnes en 2012». Ce chiffre inquiétant s’explique, selon la même source, par la baisse du prix de la drogue et la hausse du taux de chômage chez les jeunes.

Dans le même sillage, la commission a assuré que la consommation de drogue est en constante augmentation en Algérie et s’est étendue vers la gent féminine. Un état de fait qui peut provoquer des crimes abominables, à l’instar des agressions sexuelles et des meurtres.

De son côté, le professeur d’université, Mihoub Mihoubi, qui a axé son intervention sur les aspects juridiques de lutte contre la toxicomanie, a souligné la nécessité de réviser la loi 04-18 du 26 décembre 2004, relative à la prévention et à la répression et le trafic illicite de stupéfiants et de psychotropes.

«L’ancienne loi s’est uniquement tournée vers le volet de la répression, mais a omis de citer des mesures préventives et coercitives à même d’endiguer le fléau de la drogue», a-t-il indiqué, tout en ajoutant que les consommateurs sont avant tout des malades qu’il faut traiter au lieu de les condamner systématiquement.

«Ces consommateurs commettent d’abominables crimes en contrepartie d’une somme d’argent ou d’une petite quantité de drogue. La prévention permet d’anticiper le crime et les mesures coercitives permettent de rétablir la situation», a-t-il dit.

Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati, qui a fait un exposé sur la toxicomanie en Algérie a, quant à lui, indiqué que «l’Algérie est passée d’un pays de transit à un pays consommateur, à cause de sa position géographique et des différents problèmes sociaux chez les jeunes.»

Pour étayer ses propos, il dira que «le volume de cannabis saisi était de 1,2 tonne en 1993 et a connu une forte augmentation en 2012 pour atteindre 157 tonnes.» Évoquant la stratégie de lutte contre ce fléau, Khiati a rappelé les différents plans quinquennaux destinés à mettre fin au trafic de drogue.

«Le premier plan quinquennal, même s’il a permis de réduire un tant soit peu la consommation de la drogue, n’était pas capable de mettre un terme à ce fléau, c’est pour cela qu’il y a eu un deuxième plan quinquennal ayant permis la création de centres spécialisés dans lesquels 5 545 toxicomanes ont été pris en charge en 2007», a-t-il martelé.

Khiati a également relevé l’importance de la prévention et de la sensibilisation dans les quartiers, la gestion du temps libre, ainsi que l’implication de l’École et des parents, pour inciter les jeunes à se tourner vers d’autres centres d’intérêts.

«Il faut créer un observatoire national de drogue et de toxicomanie et un système d’alerte précoce et renforcer la lutte, à travers la mise en place d’unités combinées qui s’inspirent du modèle italien», a-til également ajouté.