La gendarmerie est encore intervenue aux portes du complexe, ArcelorMittal : la colère des travailleurs n’est pas tombée

La gendarmerie est encore intervenue aux portes du complexe,  ArcelorMittal : la colère des travailleurs n’est pas tombée

Le conflit s’éternise, sans qu’un début de solution se profile, malgré la médiation de l’union locale UGTA, des pouvoirs publics, de l’inspection du Travail et du parquet du tribunal d’El-Hadjar.

Un groupe de travailleurs d’Ampta (ex-Tuberie sans soudure) d’El-Hadjar a tenté, hier matin, d’occuper les portes d’accès au site sidérurgique, mais en a été empêché par les éléments de la Gendarmerie nationale, présents en force sur les lieux, a indiqué une source proche de la direction d’ArcelorMittal.

Cette source signale que les travailleurs de l’ex-Tuberie sans soudure, qui sont en grève depuis le début du mois de mai, avaient annoncé la poursuite de leur mouvement lors de l’assemblée générale qu’ils avaient tenue dans l’enceinte de leur unité, jeudi. Lors de cette réunion, les travailleurs d’Ampta, qui avaient été obligés de libérer les lieux une première fois, mercredi, sur réquisition du parquet d’El-Hadjar, ont menacé de fermer les accès du site industriel de nouveau et autant de fois qu’il le faudra, si leurs revendications socioprofessionnelles ne sont pas satisfaites, souligne notre source.

La présence de la force publique aux portes du complexe sidérurgique, bien avant la venue de la soixantaine de manifestants, renseigne sur la prise de position des autorités locales dans le conflit, qui oppose les travailleurs de l’ex-Tuberie sans soudure à leur employeur.

Un conflit qui s’éternise, sans qu’un début de solution se profile, malgré la médiation de l’union locale UGTA, des pouvoirs publics, de l’inspection du Travail et du parquet du tribunal d’El-Hadjar, lesquels ont tenté, chacun de son côté, de concilier en vain les deux parties.

Le syndicat d’entreprise, dont deux membres, à savoir le secrétaire général ainsi que le président du comité de participation, ont fait récemment l’objet d’une mesure de licenciement au motif d’“incitation à la violence et d’appel à la poursuite d’un mouvement de grève illégal”, persiste à réclamer l’aval de la plateforme de revendications en 22 points, qu’il a soumis à la

direction.

Cela alors que cette dernière affirme que la plupart des exigences des représentants des travailleurs ont été satisfaites, à l’exception de la prime de panier et de l’allocation relative à la femme au foyer, dont l’étude n’est pas envisageable pour le moment, compte tenu de la fragile santé financière de l’entreprise. Un proche du directeur de l’ex-Tuberie sans soudure, qui a requis l’anonymat, explique que les conséquences de la grève générale illimitée qu’observent les salariés risquent d’être terribles pour l’avenir de l’outil de travail et des 350 employés inconscients du danger qui les guette. “Nul n’ignore que le plan de charge, qui assure du travail à plein temps aux installations d’Ampta pour au moins les deux années à venir, a été arraché de haute lutte auprès de Sonatrach et de Sonelgaz, deux clients potentiels et plutôt exigeants en matière de qualité, dans un contexte de concurrence internationale. Il faut dire que ce mouvement de grève intervient à un moment inopportun puisqu’il contrarie tous les espoirs que la direction a mis dans la réalisation du programme de production et d’expéditions des produits qui ont été commandés à la Tuberie sans soudure et qui sont en attente de réception dans les structures des clients cités. Actuellement, la trésorerie de l’entreprise est au plus bas et celle-ci est même menacée de dépôt de bilan, si cette situation de blocage se prolonge”, prévient notre interlocuteur.

A