La Gendarmerie dévoile le terrible bilan des accidents sur 10 années, 40.000 Algériens tués sur les routes

La Gendarmerie dévoile le terrible bilan des accidents sur 10 années, 40.000 Algériens tués sur les routes

Les accidents routiers ont maintenant gagné le sud du pays jusque-là préservé. L’accident meurtrier, enregistré dans la wilaya d’Adrar, le 28 septembre 2012, en est la preuve flagrante. Dans cet énième drame de la route 14 personnes avaient perdu la vie, fait rappeler la Gendarmerie nationale.

Plus de 40.000 Algériens ont trouvé la mort (parmi eux 504 enfants) dans 300.000 accidents routiers recensés durant les dix dernières années (2001-2012), rapportent les statistiques de la Gendarmerie nationale.

Dans une conférence de presse, animée hier par le colonel Melak Salah, chef de la sécurité routière de la Gendarmerie nationale au siège du centre de l’informatique de la criminologie routière (Cicr), ce dernier a tenté, à travers la présentation des statistiques des accidents de la route, de sensibiliser les citoyens, mais surtout de tirer la sonnette d’alarme, vu les gros dégâts causés par ce phénomène. « En douze ans, 40.000 citoyens ont perdu la vie sur les routes, c’est l’équivalent du nombre d’habitants de cinq communes.

Le phénomène est en hausse, vous allez le constater avec moi à travers le nombre de morts, d’accidents et de blessés recensés entre l’année 2011 et 2012 », déplore le conférencier. Le colonel Malek Salah explique encore : « Nous avons constaté encore que la plupart des accidents sont causés par de jeunes conducteurs, dont l’âge varie entre 25 et 34 ans.

Cette tranche d’âge est derrière 60% des accidents routiers recensés en 2012. En plus, je tiens à vous dire que 14.732 accidents routiers ont été provoqués par des jeunes avec un permis de conduire de moins de cinq ans. » Il est important de souligner, d’autre part, que 30% des accidents routiers sont produits par des conducteurs de plus de 40 ans.

Chaque jour, les unités de la Gendarmerie nationale mobilisées sur les routes, entre autres, les pelotons d’autoroutes ou encore les patrouilles mobiles, recensent une moyenne de 75 accidents, 10 morts et 133 blessés. Une moyenne on ne peut plus illustrative de l’hécatombe. Présentement, la situation sur les routes du pays s’annonce très inquiétante.

Dans ce contexte, les RN 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 11 sont les voies ayant enregistré le plus grand nombre d’accidents, y compris l’autoroute Est-Ouest. Ici, beaucoup de conducteurs utilisent la vitesse, les dépassements dangereux, parfois certains, surtout les nouveaux, dépassent les 200 km/heure, et c’est ce qui a causé des accidents routiers mortels.

Parlons de l’autoroute Est-Ouest, la Gendarmerie nationale a recensé durant l’année 2012 1.464 accidents de la circulation ayant causé la mort de 204 personnes et 2.703 blessées. En 2010 19.402 accidents de la circulation ont été enregistrés par les gendarmes, causant la mort de 2.994 personnes, l’année suivante, c’est  pire, d’autant que plus de 25.000 accidents se sont produits et on dénombre plus de 3.831 morts.

« Souvent des familles entières décèdent dans un accident routier, comme c’était le cas à Adrar où, en septembre de l’année passée, quatorze personnes de plusieurs familles avaient trouvé la mort », tient à rappeler le colonel Melak Salah.

LES PELOTONS D’AUTOROUTE SUR LE FRONT

De son côté, le lieutenant-colonel de la cellule de communication de la Gendarmerie nationale, Abdelhamid Kerroud, a rappelé aussi le rôle primordial des nouvelles unités de la Gendarmerie nationale, mobilisées sur l’autoroute Est-Ouest. Il s’agit des pelotons d’autoroutes. Actuellement, on dénombre chez la Gendarmerie nationale quelque 22 unités qui sont mobilisées sur le long de l’autoroute Est-ouest.

Ces gendarmes, équipés de nouveaux moyens logistiques et techniques, avec de nouvelles tenues et de nouvelles motos, sont installés sur un périmètre de 1.200 km, de l’Est à l’Ouest. Le rôle des pelotons d’autoroutes est de veiller à la sécurité des utilisateurs de cette voie rapide, mais aussi de sanctionner tous ceux qui sont derrière des infractions.

« Nous sommes contraints de nous adapter au comportement des conducteurs. Comme vous voyez, 90% des accidents de la circulation sont causés par le facteur humain, donc, à travers ce constat et partant des études faites par les gendarmes spécialisés dans la criminologie routière, nous avons adopté un plan spécial route. Le but est de préserver la vie des

citoyens », explique le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud. plus de 300.000 retraits de permis de conduire en 2012

La lutte contre les « mauvais » conducteurs a poussé les gendarmes à agir, et parmi ces réactions souhaitées par les citoyens, le retrait du permis à ceux

qui sont derrière des infractions « irréparables ». En 2012, 311.290 retraits de permis ont été opérés par les unités de la Gendarmerie nationale à travers le pays. Un chiffre jamais atteint mais qui reflète également cette nécessité d’agir devant l’inquiétante recrudescence des accidents routiers dans le pays, durant l’année 2012.

En dépit des retraits de permis de conduire accompagnés du paiement d’amendes forfaitaires allant de 2.000 à 4.000 dinars, certains automobilistes ayant provoqué une infraction n’ont pas payé leur amende. Ils sont, selon les statistiques présentés par la Gendarmerie nationale, estimés à 7.147 automobilistes.

6,7 MILLIONS DE VÉHICULES RECENSÉS EN 2012

Le parc national des véhicules a quadruplé durant ces douze dernières années. En 2001, il était de 2,9 millions d’unités, mais aujourd’hui, le nombre a atteint 6,7 millions de voitures.

Face à cette croissance très importante du nombre de véhicules, le nombre des accidents, a lui aussi quadruplé Si en 2001, le nombre d’accidents était de 10.000, aujourd’hui, il est de plus de 27.000. Face à cette situation, le commandement de la Gendarmerie nationale tient à rappeler aux utilisateurs de la route de se montrer beaucoup plus prudents et d’éviter la vitesse.

LE PERMIS À POINTS POUR SAUVER LES MEUBLES

Face à l’hécatombe routière, le nouveau permis à points, qui devrait entrer en vigueur dès la fin du mois en cours, est déjà présenté comme étant la seule solution capable de freiner la cadence terrible du nombre des morts sur les routes.

Contenant 24 points en tout, l’automobiliste fautif se verra pénalisé par le retrait d’un nombre donné de points. Arrivé à la moitié, c’est-à-dire 12 points, le chauffeur sera condamné à suivre une formation nécessaire pour éviter le retrait des 12 points qui lui restent sur son permis à points.

7.600 BUS DE VOYAGEURS ET TRANSPORTS DE MARCHANDISES ROULENT SANS CONTRÔLE TECHNIQUE

Les chauffeurs des bus de voyageurs et ceux des transports de marchandises sont de plus en plus impliqués dans les accidents de la circulation. La preuve a été présentée hier par les statistiques du CICR. Selon ces statistiques, 6.270 chauffeurs de voyageurs et 1.548 de transports de marchandises sont impliqués dans des accidents routiers ayant causé la mort des centaines d’usagers de la route en 2012.

Il convient de rappeler que 7,600 autres chauffeurs, entre conducteurs de bus de voyageurs et transports de marchandises ne, ne se sont pas présentés aux contrôles techniques de leurs véhicules. Chose qui est considérée, par la Gendarmerie nationale, comme étant un autre facteur causant davantage d’accidents routiers sur nos routes.

Sofiane Abi