La gendarmerie dévoile le bilan des accidents,37 000 Algériens tués sur l es routes en dix ans

La gendarmerie dévoile le bilan des accidents,37 000 Algériens tués sur l es routes en dix ans

La plupart des accidents sont causés par des jeunes conducteurs, dont l’âge varie entre 25 et 40 ans. Cette tranche d’âge est derrière 60% des accidents routiers recensés en 2011.

Plus de 37 000 Algériens ont trouvé la mort à travers 250 000 accidents routiers recensés durant les dix dernières années (2001-2011), rapportent les statistiques de la Gendarmerie nationale. Dans une conférence de presse animée hier au siège du Centre de l’informatique de la criminologie routière (Cicr), sise à Bouchaoui, par le colonel Chenouga Daoui, ce dernier a tenté, à travers la présentation des statistiques des accidents de la route, de sensibiliser les citoyens, mais surtout de tirer la sonnette d’alarme vu les gros dégâts causés par ce phénomène. «En dix ans, 37 000 citoyens ont perdu la vie, dans les routes, c’est l’équivalent du nombre d’habitants de cinq communes.

Le phénomène est en hausse, vous allez le constater avec moi à travers le nombre de morts, des accidents et des blessés recensés entre l’année 2010 et 2011», explique le conférencier. Le colonel Chenouga Daoui explique encore : «Nous avons constaté encore que la plupart des accidents sont causés par des jeunes conducteurs, dont l’âge varie entre 25 et 40 ans. Cette tranche d’âge est derrière 60% des accidents routiers recensés en 2011. En plus, je tiens à vous dire que 14 255 accidents routiers ont été provoqués par ces jeunes, ayant un permis de conduire de moins de deux ans. Donc, il s’agit de nouveaux conducteurs.» Parlons de chiffres. Il est important de souligner, d’autre part, que 40% des accidents routiers sont produits par des conducteurs de plus de 40 ans. Chaque jour, les unités de la Gendarmerie nationale mobilisées sur les routes, entre autres, les pelotons d’autoroutes ou encore les patrouilles mobiles, recensent une moyenne de 70 accidents, 10 morts et 123 blessés. Une moyenne qui parle d’elle-même. Présentement, la situation sur les routes du pays s’annonce très inquiétante. Dans ce contexte, les RN 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 11 sont les voies ayant le plus enregistré le nombre d’accidents.

Ici, beaucoup de conducteurs utilisent la vitesse, les dépassements dangereux, parfois certains, surtout les nouveaux, dépassent les 200 km/heure, et c’est ce qui a causé des accidents routiers mortels. En 2010, 19 500 accidents de la circulation ont été enregistrés par les gendarmes, causant la mort d’environ 3 000 personnes, l’année suivante, c’est pire, d’autant que plus de 25 000 accidents se sont produits et on dénombre plus de 3 800 morts. «Souvent des familles entières décèdent dans un accident routier, comme c’était le cas à Skikda où, en septembre de l’année passée, treize personnes d’une même famille avaient trouvé la mort», tient à rappeler le colonel Chenouga Daoui. De son côté, le lieutenant-colonel de la Cellule de communication de la GN, Abdelhamid Kerroud, a rappelé aussi le rôle primordial des nouvelles unités de la Gendarmerie nationale, mobilisées récemment sur l’autoroute Est-Ouest. Il s’agit des pelotons d’autoroutes. Ces gendarmes, équipés de nouveaux moyens logistiques et techniques, avec de nouvelles tenues et de nouvelles motos, sont installés sur un périmètre de 1 200 km, de l’Est à l’Ouest. Le rôle des pelotons d’autoroutes est de veiller à la sécurité des utilisateurs de cette voie rapide, mais aussi de sanctionner tous ceux qui sont derrière des infractions. «Nous sommes contraints de nous adapter au comportement des conducteurs. Comme vous voyez, 80% des accidents de la circulation sont causés par le facteur humain, donc, à travers ce constat et partant des études faites par les gendarmes spécialisés dans la criminologie routière, nous avons adopté un plan spécial route. Le but est de préserver la vie des citoyens», explique le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud.

Près de 200 000 retraits de permis de conduire en 2011

La lutte contre les «mauvais» conducteurs a poussé les gendarmes à agir, et parmi ces réactions souhaitées par les citoyens, le retrait du permis à ceux qui sont derrière des infractions «irréparables». En 2011, 193 683 retraits de permis ont été opérés par les unités de la Gendarmerie nationale à travers le pays. Un chiffre jamais atteint mais qui reflète également cette nécessité d’agir devant l’inquiétante recrudescence des accidents routiers dans le pays, durant l’année 2011.

6 200 000 véhicules recensés

Le parc national des véhicules a triplé durant ces dix dernières années. En 2001, il était de 2,9 millions d’unités, mais aujourd’hui, le nombre a atteint 6,2 millions de voitures. Face à cette croissance très importante du nombre des véhicules, le nombre des accidents, a lui aussi triplé. Si en 2001, le nombre des accidents était de 10 000, aujourd’hui, il est de

25 000. Face à cette situation, le Commandement de la Gendarmerie nationale tient à rappeler aux utilisateurs des routes de se montrer beaucoup plus calmes et éviter la vitesse.

Le permis à points pour sauver les meubles

Face à l’hécatombe routière, des solutions ont été apportées durant ces quatre dernières années, que ce soit par la tutelle ou par le gouvernement, avec l’aide des forces de sécurité. L’obligation de mettre une ceinture de sécurité et l’interdiction d’utiliser le téléphone portable au moment de conduire étaient, en réalité, les deux principales nouveautés décidées par la tutelle pour tenter de diminuer le taux des accidents sur les routes. Toutefois, ces solutions n’avaient rien apporté du moment que le nombre des morts sur les routes avait augmenté d’une manière plus conséquente.

Tout le monde table sur le permis à points, présenté comme étant la seule et réelle solution qui peut arrêter l’hémorragie sur nos routes.

Le nouveau permis à points qui a fait couler beaucoup d’encre entrera en vigueur à partir du mois de novembre prochain.

Le conducteur sera soumis à un retrait de points à chaque infraction. Le permis à points comprend en tout 24 points et chaque erreur du conducteur va lui coûter 6 points.

Par Sofiane Abi