La grève des transporteurs de la gare routière du Caroubier, prévue pour aujourd’hui, est maintenue. C’est ce que nous a déclaré hier Mohamed Benkehla, président par intérim de l’Union nationale des transporteurs (Unat).
Celui-ci a affirmé que l’arrêt de travail durera toute la journée du mardi, après quoi les transporteurs reprendront leur service.
Il s’agit d’une journée de protestation pacifique qui a été décidée suite au refus de la Société d’exploitation de la gare routière d’Alger (Sogral) de revoir les montants des frais quotidiens, notamment l’accès au quai d’embarquement, fixé désormais à 290 DA pour le quart d’heure et qui revient en réalité à 327 DA si on inclut les taxes pour un aller. Les transporteurs ne payeront plus 240 DA.
La Sogral a décidé de revoir également le prix de la location des bureaux de liaison ouverts au service des usagers, qui sera fixé à 1500 DA/m2, au lieu de 650 DA actuellement. «Déjà que nous payons la TVA fixée à 17% au lieu de 7%, comme c’est le cas pour les entreprises publiques, telles que l’Etusa et la SNTF, sans parler des charges fiscales et para- fiscales», avoue notre interlocuteur.
En refusant le dialogue, la Société de gestion de la gare routière d’Alger n’a pas respecté la convention qui exige l’entente entre les deux parties (transporteurs et gestionnaires de la gare) concernant toute augmentation des tarifs, ajoute le responsable de l’Unat.
Une note portant sur les nouveaux tarifs a été affichée sans qu’aucun transporteur n’ait été avisé. «La tarification doit être discutée autour d’une table avec les gestionnaires de la gare, les responsables de la direction du transport et du ministère», nous dira-t-il, poursuivant que le directeur de la gare attend, justement, l’application de cette nouvelle tarification pour renouveler les contrats pour l’année 2011.
Et tant que les transporteurs n’ont pas tenu une réunion avec la Sogral, une autre grève serait éventuelle dans les prochains jours.
Un service minimum sera assuré durant la journée de la grève, selon M. Benkehla. «Il se pourrait qu’il y ait des opérateurs sollicités par la Sogral pour assurer le transport durant cette journée.» Et d’ajouter : «Nous ne voulons pas porter atteinte au pouvoir d’achat de l’usager, déjà érodé. Si les nouveaux tarifs sont appliqués, les prix des billets augmenteront à coup sûr.»
Le président de l’Unat estime aussi que l’arrêt de travail reste la seule issue menant au dialogue avec la Sogral. D’autant qu’il y a eu des tentatives de communication qui sont restées vaines à ce jour, ajoute-t-il. Les transporteurs voudraient que la tutelle soit un arbitre entre eux et les gérants de la gare.
Chose qui n’est apparemment pas évidente, du moment qu’on n’a rien vu venir de la part du ministère des Transports, malgré la visite de responsables du secteur à nos bureaux, s’étonnera M. Benkehla, qui espère que cette journée de protestation servira à quelque chose.
Des bus publics assureront le transport
Rassurant les voyageurs, la Sogral affirme que la grève en question ne perturbera pas le trafic routier. «Des dispositions exceptionnelles ont été prises pour pallier les désagréments susceptibles d’être causés aux voyageurs», cite le communiqué publié dimanche par cet organisme.
Autrement dit, des bus appartenant au secteur public assureront le transport durant cette journée de grève annoncée par l’Unat.
Par Souad B. L.