La fuite des compétences est la cause principale des faiblesses économiques, scientifiques et surtout managériales de l’Algérie
Chaque année, des centaines d’éminences quittent le pays à la recherche de conditions que, malheureusement, leur pays ne leur procure pas.
La conséquence s’en ressent aussitôt et dans tous les domaines. «Si il est indéniable que l’Algérie possède des forces, elle possède également des faiblesses», explique Mr Benyahia, professeur en relations internationales et expert.
Elément fondateur de la régression de l’Algérie, la fuite des compétences est, selon lui, la cause principale de la décadence. Il est bien beau d’engager négociations, pourparlers et autres discussions, il faut encore le faire de la meilleure manière.
Et quoi de mieux que des compétences nationales pour représenter l’Algérie lors de ces rendez-vous. «Dans les années 70, les infrastructures industrielles algériennes étaient plus importantes que celles de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce» explique-t-il.
Que s’est-il donc passé depuis? Mr Benyahia propose un élément de réponse. Selon lui, l’Algérie a tout simplement régressé. «Si nous avions évolué normalement, notre industrie seraient comparable aujourd’hui à celle de la Corée, l’agriculture à celle de l’Espagne, le tourisme à celui de la Grèce, et notre formation n’aurait rien à envier aux modèles français ou allemands.
L’Algérie a donc raté le train. Un état de fait qui incombe, selon le Pr, à de mauvais choix faits à certains moments de l’histoire, mais surtout et particulièrement au manque de stratégie. Pas de plans et pas de stratégie, ont mené à pas de réflexion du tout. C’est ainsi que l’expert le conçoit : «on ne réfléchie pas, on prend des décisions sans avoir de background (une base, un bagage) sur lequel s’appuyer».
«Il est nécessaire de se remettre à la planification et à la stratégie», répète-t- il. Ce n’est évidemment pas le cas pour le moment. Puisque plus de 40% des entreprises nationales sont en difficulté, selon Mr Benyahia. Elles feraient face à des déficiences de compétences, notamment managériales.
Des lacunes que l’Algérie pourrait facilement combler avec une politique de plans et, de stratégie (encore une) et en sédentarisant ses propres compétences. «Aujourd’hui, il n’y plus de place pour les faibles dans ce monde», conclut Mr Benyahia. Toutefois, il insiste: «tout n’est pas perdu», loin de là.
«Si l’Algérie se donne les moyens en mettant en place certains mécanismes comme il le faut, nous seront membre de l’OCDE dans dix ans» ajoute-t-il. C’est là tout le mal qu’on lui souhaite.
habib raouf