Une catastrophe écologique évitée de justesse
Si le déplacement du port pétrolier était déjà en perspective, il reste que le dernier incident est arrivé à point nommé pour accélérer la procédure.
Le terminal à hydrocarbures du port de Béjaïa, siège récemment d’une fuite, a été placé sous consignation. Une mesure provisoire prise pour permettre aux experts du laboratoire des Etudes maritimes (LEM) et de la compagnie Sonatrach de déterminer les causes exactes, a indiqué le directeur général de l’entreprise portuaire de Béjaïa, M.Djelloul Achour, soulignant que la levée de la consignation du terminal interviendra, «dès la fin des investigations qui ne saurait dépasser quelques jours». La fuite de pétrole survenue la veille du jour de l’An remet de nouveau sur le tapis la nécessité de déplacer le port pétrolier, qui reste l’un des deux grands projets, qui transformeront le port de Béjaïa, aujourd’hui, classé premier port du pays en termes de parts de marché, pour tout ce qui est marchandises générales. Si le déplacement était déjà en perspective, il reste que le dernier incident arrive à point nommé pour accélérer la procédure. Le déplacement du terminal pétrolier vers le côté est du port, en plus d’une extension à réaliser directement en mer s’annonce comme la priorité de l’heure, notamment depuis la déclaration de cette fuite. La première phase de ce déplacement du port pétrolier s’est concrétisée à travers la réalisation d’un front de mer. Il est prévu également le remplacement de l’actuel terminal pétrolier par un port de plaisance. Le nouveau terminal pétrolier sera réalisé du côté opposé du port avec une extension de 26 hectares en plus des 47,1 hectares prévus dans le plan de développement du port et sur lesquels sera installé un terminal à conteneurs. La mise en place du nouveau terminal pétrolier demandera plus d’une dizaine d’années. La concrétisation du schéma directeur du port se fera par étapes, ce qui permettra d’assurer un fonctionnement continuel. Le projet de la nouvelle gare maritime, quant à lui, ne demandera pas autant de temps, puisqu’il sera lancé dès juillet prochain et devra être livré vers l’année 2015. Cette structure sera construite sur deux étages, avec une superficie 4945 m² pour le premier étage et 4926 m2 pour le deuxième. Ce projet de la gare maritime a été confié à l’entreprise Batimétal, mais pour le nouveau terminal pétrolier et les extensions à opérer au niveau des infrastructures, un appel d’offres doit être lancé dans ce sens. Toutes ces prévisions sont rendues nécessaires, par d’abord l’emplacement actuel du port, devenu encombrant. Elles s’expliquent également par la taille relativement réduite du port de Béjaïa, à la fois commercial, pétrolier et fait office aussi d’une gare maritime. Les responsables du port se sont rendus compte, par ailleurs, de l’urgence d’éloigner le terminal pétrolier de la ville. Sachant que l’EPB a obtenu, entre autres, certifications, celle relative à l’environnement. La protection de l’environnement est aussi un élément majeur à l’origine de la décision liée au lancement de ces projets. Un acquis, qu’il s’agit de préserver. Signalons enfin, que le trafic au niveau du port de Béjaïa a atteint, en 2012, 19.920.000 tonnes, tous produits confondus. Avec une activité en constante croissance, le port de Béjaïa s’est adjugé la deuxième place dans le pays après le port d’Alger. En dépit de nombreuses contraintes, l’EPB qui emploie environ 1400 personnes est devenue une entreprise citoyenne qui engrange constamment des bénéfices. Porté par le développement des activités dans la région, le trafic a atteint 228.366 conteneurs équivalents 20 pieds (EVP, unité de mesure de volume de conteneurs représentant environ 38,5 m3) en 2012. Ce qui représente une progression de 20% par rapport à 2011. «Entre janvier et novembre de cette année, le volume de marchandises traitées a crû de 14% par rapport à l’an dernier, et le chiffre d’affaires suit la même trajectoire», confirme Djelloul Achour, directeur général de l’entreprise portuaire de Béjaïa (EPB).